Le dernier arrêté annoncé fin mai par le wali d'Oran et portant
interdiction de la circulation des poids lourds, avec un PTAC (poids total
autorisé en charge) supérieur à 2,5 tonnes, dans les rues du centre-ville (bd
Front de mer, Sidi El-Houari, Es-Seddikia…)
à partir du 1er juin 2011 n'est aucunement respecté par les camionneurs. Le
plus étonnant c'est que les collectivités locales sont les premières à
enfreindre cet arrêté de la wilaya. Ainsi la collecte des ordures se fait
généralement durant la journée au centre-ville sans que les services concernés
par l'application de cette mesure n'interviennent pour sanctionner les
contrevenants. L'interdiction est également transgressée par les camions de
transport de carburant, de marchandises et même des matériaux de construction. Plus
intrigant encore c'est que les autorités habilitées n'ont à ce jour pas
installé des plaques de signalisation au centre-ville pour interdire la
circulation des poids lourds.
A ce propos, le président de la commission des transports à la commune
d'Oran révèle : «Nous n'avons rien reçu et de ce fait nous ne pouvons procéder
à l'installation de la signalisation. L'arrêté de la wilaya annoncé fin mai ne
concerne pas seulement la ville mais les cinq communes du groupement urbain
d'Oran à savoir Es-Senia, Sidi Chahmi,
El-Kerma, Bir El-Djir et bien sûr Oran». L'interdiction de la circulation
des poids lourds dans les rues du centre-ville avait été décidée pour assurer
une meilleure fluidité dans cette partie de la ville durant la saison estivale
qui enregistre un important afflux de vacanciers. Les camions ne sont
normalement plus autorisés à emprunter les grandes artères du centre-ville
durant toute la journée de 6h00 du matin à 20h00 du soir. Les camions de
transport de carburant ou de produits alimentaires peuvent, en cas de nécessité,
bénéficier, à titre exceptionnel, d'un permis de circulation. Pour ces cas
«exceptionnels», les propriétaires de véhicules poids lourds doivent absolument
être munis d'un permis de circulation délivré par les services de sûreté territorialement
compétents. Tout véhicule de transport de matériaux de construction ou de
marchandises non alimentaires (graviers, sable, bois et dérivés et autres
matériaux) est interdit de circulation durant la journée. L'arrêté prévoit des
sanctions contre les contrevenants à commencer par une mise en fourrière
systématique et de lourdes amendes.
L'atermoiement dans l'application de cette mesure serait justifié, selon
des sources bien informées, par la crainte des autorités locales que cette
interdiction ne soit à l'origine d'un ralentissement drastique de l'activité
économique à Oran. L'interdiction de circulation des poids lourds durant la
journée, si elle est correctement appliquée, pourrait être à l'origine d'un
ralentissement de l'activité commerciale et industrielle dans la deuxième ville
du pays. Certains secteurs, à l'exemple du BTPH, qui ont besoin des poids
lourds pour l'approvisionnement des chantiers en matériaux de construction et
en béton devront subir les conséquences de cette interdiction. Il est à
rappeler que les derniers résultats du recensement économique avaient dévoilé
que près de la moitié des unités économiques et industrielles de la wilaya se
trouvent à l'intérieur du tissu urbain de la ville. Sur 50.300 unités recensées,
plus de 27.000 activent à Oran.
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Posté Le : 25/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com