Algérie

Cinquantenaire du secteur agricole : de l'indépendance à la dépendance... alimentaire Economie : les autres articles



Cinquantenaire du secteur agricole : de l'indépendance à la dépendance... alimentaire Economie : les autres articles
Soumis à des réformes multiples assorties de changements radicaux et de politiques de développement parfois d'inspiration libérale, parfois plus collectivistes et socialistes, le secteur de l'agriculture de l'Algérie indépendante vient de célébrer son cinquantenaire dans une conjoncture où le marché mondial des matières premières agricoles évolue dans un climat de fluctuations constantes, alors que la sécurité alimentaire est devenue une question de souveraineté nationale.
La Foire de l'agriculture, organisée au Palais des expositions du 18 au 24 février courant, permet de constater les énormes progrès réalisés dans différents domaines liés au secteur, notamment au niveau de l'introduction d'équipements modernes et de nouvelles techniques au sein des exploitations, (irrigation, fertilisation et autres). Les points positifs sont, par exemple, la disponibilité permanente de certaines productions, l'autosuffisance en produits maraîchers, la reconsidération des barèmes de subvention pour certains produits de large consommation comme les céréales et le lait.
Toutefois, des incohérences perdurent et continuent de freiner l'élan du secteur. Deux contraintes majeures méritent d'être mises en relief. La première se pose au niveau de la protection des ressources naturelles, notamment le foncier ; la seconde concerne la régulation du marché et de la maîtrise des prix. Pour ce qui est du foncier, le défi se pose au niveau de la préservation de la vocation initiale des terres et la lutte contre leur inexploitation. Certes, un nouvel arsenal juridique devant régir ce volet a commencé à se mettre en place depuis 2008, avec l'avènement de la loi 16-08 portant orientation agricole, mais les textes, à eux seuls, ne permettent pas d'atteindre les objectifs tracés.
Voulant dédramatiser la situation, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a estimé, la semaine dernière, la superficie des terres distraites à l'agriculture pour être affectées à d'autres secteurs à quelque 150 000 hectares depuis l'indépendance. Mais ce chiffre est loin de refléter la réalité. Peu avant, d'autres organismes affiliés au secteur évaluaient ces déperditions à plus de 250 000 ha.
Le premier responsable du secteur, lui-même, reconnaît que la question de la protection des terres se pose en permanence.
Pour en finir avec cette épineuse question, de nouveaux instruments de gestion foncière doivent être mis en place dans tous les secteurs, notamment ceux de l'urbanisme et des travaux publics, grands utilisateurs de ressources foncières. Sinon, lorsque des instruments d'urbanisme et d'aménagement urbain ou des procédures pour l'obtention de permis de construire sont peu regardants sur la vocation agricole des terres, les lois promulguées dans le secteur lui-même risquent de s'avérer inutiles.
La seconde contrainte se pose en aval des filières, au niveau de la régulation du marché et la maîtrise des prix. Sur ce plan aussi, plusieurs nouvelles mesures ont été introduites pour prévenir les pénuries et endiguer la hausse des prix. C'est dans cet esprit que le Système de régulation des produits agricoles de large consommation a été mis en place. Mais depuis sa mise en 'uvre, le dispositif a montré ses limites plus d'une fois.


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