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Cinquantenaire de l'organisation panafricaine Dans l'indifférence et la désunion



Cinquantenaire de l'organisation panafricaine Dans l'indifférence et la désunion
C'est en grande pompe que l'Union africaine a ouvert hier les cérémonies du cinquantenaire de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), son ancêtre. La fiesta qui s'étalera tout au long de l'année, coûtera environ 3 millions de dollars au total ! C'est ce que retiendront les populations africaines qui elles restent persuadées que les problèmes se sont accumulés et que ce n'est pas ce faste d'Addis-Abeba qui les effacera. Par ailleurs, ce sentiment d'indifférence s'est même étendu aux concernés, les présidents dont la majorité n'ont pas fait le voyage de ressourcement. Par contre, les nouvelles puissances en compétition dans ce continent auquel le FMI a prédit une croissance à deux chiffres, sont bien présentes. Aux côtés de présidents africains et du SG de l'ONU, le vice-premier ministre chinois Wang Yang et le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Et bien sûr le président français François Hollande auréolé de son opération militaire antiterroriste dans le nord Mali. Plusieurs chefs d'Etat du continent n'ont pas jugé utile de raviver le souvenir du visionnaire ghanéen Kwame Nkrumah, de l'anti-Gaullien, le guinéen Ahmed Sékou Touré, du tenace franc-tireur congolais Patrice Lumumba et de bien autres panafricanistes comme notre Franz Fanon. Le Centrafricain Michel Djotodia a été suspendu de l'organisation panafricaine pour coup d'Etat, Paul Biya du Cameroun n'a pas fait le déplacement comme l'Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, occupé à organiser son maintien. L'Algérie, membre fondateur de l'OUA, a été représentée par Abdelmalek Sellal, le président Abdelaziz Bouteflika se trouvant à Paris pour soins et convalescence. Les participants au banquet ont décelé des progrès sur les fronts de la gouvernance et de la cohésion régionale, qu'il s'agisse de commerce ou de sécurité! En 2011, l'UA fut atone durant le printemps arabe, elle a assisté sur la touche aux interventions française en Côte d'Ivoire puis de l'Otan en Libye. Plus récemment, au Mali, c'est l'armée française qui est intervenue pour combattre des groupes djihadistes, l'UA s'avérant incapable de déployer dans les temps une force panafricaine qui devait incarner la gestion par l'Afrique des problèmes africains. Dans ce contexte, le projet de Force africaine en attente (FAA) a pris un retard conséquent. Et la monnaie unique africaine reste un projet à très long terme, comme le marché interafricain. La fête terminée, l'UA se replongera, dès aujourd'hui, dans des problèmes qui sont les mêmes : les situations sécuritaires au Mali ou dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), la situation politique à Madagascar, empêtrée dans une crise depuis 2009 et exclue depuis de l'organisation...Si la situation en matière de conflits s'est améliorée, l'Afrique reste le théâtre de nombreuses crises, politiques ou militaires. Il faut reconnaître qu'au cours des cinquante dernières années, les indicateurs de développement dans le continent, santé, éducation, mortalité infantile, croissance économique, se sont sérieusement améliorés. La gouvernance, l'alternance politique, les droits de l'homme et les libertés démocratiques ne sont toujours pas au rendez-vous.
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