Algérie

Cinquantenaire de l'Indépendance : Joie jaune et grâce heureuse du Saint Juillet !


Cinquantenaire de l'Indépendance : Joie jaune et grâce heureuse du Saint Juillet !
Chaque jour, quelqu'un ou quelque chose me rappelle que je suis chez moi. Bienvenue en Absurdistan
Que des réalisations grandioses et des statistiques chauvines ' Et des échecs aussi monumentaux, qu'a-t-on faits ' Et à l'actif de qui doit-on les inscrire ' Et l'auto-remise en cause, c'est pour quand ' Pas dans un autre demi-siècle, espère l'Algérien toujours mineur à l'âge de l'indépendance ...En 62, le Saint Juillet fut l'euphorie, l'allégresse et la béatitude, le bonheur et l'égaiement, l'enthousiasme, l'exaltation, et l'extase, l'exultation et la gaieté, l'hilarité, l'ivresse et la jubilation, le ravissement et la réjouissance, le vertige, la félicité, la liesse et le rayonnement, la bouffée et l'élan de joie, la belle et bonne humeur, l'enthousiasme et l'entrain, la jovialité et la pétulance. La joie était populaire, publique et populeuse. Démocratique et générale. Elle fut spontanée, franche et sincère car provenant des tripes. Elle a explosé dans la rue, mais n'est pas sortie de la télévision ni de la radio dites publiques. Le peuple était l'acteur mais pas le spectateur d'aujourd'hui. 50 ans plus tard, il n'est que désenchantement et désespoir, désolation et désagrément, ennui et revers essuyés, détachement, froideur et indifférence, dégoût populaire et scepticisme. La famille ''révo'' n'a pas démontré le contraire. La fête est seulement officielle. Couteuse et payante. Cinq décennies de réalisations, soit deux fois plus de temps qu'il n'en a fallu à l'Allemagne ou au Japon pour passer de zéro à un pays prospère, restent incapables d'occulter les putschs entre ''amis'', les crimes et procès politiques fomentés, l'exclusion et les répressions des élites qui ne partagent pas le même avis, l'injustice et la débandade sociale, les sinistres de l'école, de l'agriculture, et de l'environnement ... Les industries 'industrialisantes" n'ont pas encore dispensé de la pénurie de ciment ou de gaz butane, ni de l'importation des huiles, ou des coupures d'électricité. La pauvreté n'a pas été éradiquée, la graisse des bourgeois n'a pas été dissoute, la terre n'appartient pas forcément à celui qui la travaille, et les Algériens ne sont pas plus égaux, ni heureux. Le 5 juillet, 50 ans après l'indépendance, le pain se vend en deuxième main, sur les caniveaux et les trottoirs, aux abords des marchés. Des revendeurs livrés, à eux-mêmes et sur place, par des boulangers CNAC et ANSEJ qui n'arrêtent pas de se plaindre de leur maigre marge bénéficiaire. Le ''service'' rend service à l'inutile jeune revendeur de pain qui n'ira pas voler. On consent bien qu'ils travaillent halal, ces jeunes. Sinon ils se verront obligés de verser dans la délinquance. Ils se retrouveront en ''colonie de vacances'' de la rééducation, et attendront la grâce de Si Abdelkader. Idem pour les revendeurs de cigarettes et les rabatteurs de voyageurs dans les gares routières. Pareil pour tous ceux qui ne trouvent pas de poste d'agent de sécurité et qui n'attendent que la grâce et les bienfaits du 5 Juillet qu'ils fêtent beaucoup moins faste et enthousiaste qu'une campagne électorale ou une victoire de football.
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