Algérie

Cinquantenaire de l'indépendance Libérer l'histoire



Cinquantenaire de l'indépendance                                    Libérer l'histoire
Réflexion n «Algérie, 50 ans après : Libérer l'histoire» est le thème d'une rencontre internationale qui se tient à la Bibliothèque nationale.
La célébration du cinquantième anniversaire de l'Indépendance se présente comme l'occasion d'un grand débat d'idées pour restituer l'histoire dans sa vérité et l'arracher aux différentes susceptibilités politiques ou culturelles, loin des clichés ou des fantasmes politiques, et c'est à cette occasion qu'un colloque international portant sur le thème «Algérie, 50 ans après : Libérer l'histoire» s'est ouvert, hier, à la Bibliothèque nationale.
Cette rencontre internationale à laquelle prennent part 60 intervenants entre universitaires, historiens, journalistes, hommes de lettres... est conjointement organisée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques ainsi que par le quotidien La Tribune.
Dans son intervention, Sliman Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, dira que le colloque s'attellera à «libérer l'histoire de l'idéologie, des passions et des mémoires individuelles, pour avancer et aller vers une présence dans le monde des relations apaisées entre les belligérants d'hier».
Pour Paul Siblot enseignant à l'Université de Montpellier : «Libérer l'histoire ne saurait se réaliser sans des esprits libres», proposant : «Il faut travailler sur les oppositions entre Français et Algériens pour mieux les comprendre.» Car il déplore que «les discours développés à ce sujet, demeurent parallèles. Ils ne se croisent pas».
Ainsi, il a mis l'accent sur «la nécessité et les conditions d'une réflexion commune sur l'histoire des Franco-Algériens». De son côté, Elsenhans Hartmut, de l'Université de Leipzig, reconnaît que «le travail de mémoire est difficile». C'est pour cette raison qu'il a déclaré : «Les Français n'arrivent pas à comprendre que ce sont eux qui ont fait ce que les Algériens leur rappellent, et les Algériens n'arrivent pas à comprendre cette attitude des Français.» Il y a donc une confusion, voire une incompréhension établie depuis cinquante années entre les deux pays, en dépit d'un imaginaire et d'un destin collectif, voire d'une histoire et mémoire partagées. L'historien suisse Marc Perrenoud a, dans son intervention, rappelé le soutien de la Suisse et l'élan de sympathie à la Guerre de libération nationale, alors que Taubert Fritz, historien et professeur à l'université de Bourgogne à Dijon, a rappelé que «l'ex-Allemagne de l'Est (RDA) avait apporté un appui très actif à l'Algérie lors de la Guerre de libération», et de poursuivre : «Les deux Allemagnes (ex-RDA et ex-RFA) étaient impliquées dans la Guerre de libération sauf que la RDA jouait un rôle actif pour la libération de l'Algérie du joug colonial pour des raisons idéologiques.» Rappelons que cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une série de colloques qui seront organisés à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.
Yacine Idjer
l La célébration du cinquantenaire de l'indépendance se tient dans un contexte à la fois national, régional et mondial jalonné d'épreuves et de défis, un contexte complexe et conflictuel. Dans ce contexte, la nouvelle génération, héritière de cette mémoire, commune à tous les Algériens, et qui est aux prises avec les différentes interrogations et problématiques historiques, s'interroge, selon les organisateurs du colloque, sur «les voies à prendre pour poursuivre l''uvre entreprise en Novembre 1954 et visant à faire de l'Algérie un Etat national souverain et moderne». La célébration du cinquantenaire vient dans un moment critique, un moment où, sur le plan des idées, deux discours sont prônés, à savoir, selon la même source, «délégitimer le combat mené par les peuples colonisés, dont le nôtre, pour leur libération et leur indépendance» et «dévaloriser et à condamner sans appel les efforts menés pour la construction nationale postcoloniale». Ainsi, le colloque mettra à l'honneur le combat de l'Algérie contre la colonisation et répondra sur «l'exemplarité et la grande légitimité du mouvement de libération nationale en Algérie, qui ont significativement participé à la décolonisation à travers le monde et eu des effets sur les mouvements de libération et son rôle dans le panafricanisme».
Y. I.


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