Cinq unis et cinq désunis

Il est comme une nécessité que le groupe des 5+5 fonctionne comme s'il était formalisé avec le pouvoir de décider. Une telle réunion pourrait puiser dans les politiques d'exploitation des expériences avérées et, ainsi, mettre à profit l'idée selon laquelle il faudrait théoriser ce type d'expérience pour pouvoir, en fait, aller directement au sujet.
Invariablement, le ministère de l'Intérieur qui est l'interface entre toutes les institutions et les populations devrait, bien sûr, être en permanence en situation de fournir des réponses aux insécurités ou se placer en amont de celles-ci pour investir d'abord dans la prévention, tout en n'occultant pas les traitements curatifs. Il faudrait, alors, autant parler de notre pays ' pour ce qui le concerne ' sur sa permanence maghrébine, arabe, africaine, euro-méditerranéenne, ainsi que celle du groupe 5+5, Bassin occidental de la méditerranée. Avant que chacun des pays arabes ' ou plus spécialement pour notre pays ' veuille s'engager en décidant de notre environnement, il ne faudrait pas oublier qu'il nous faudrait d'abord nous occuper de nos propres vulnérabilités, les identifier avant tout et celles-ci devraient sûrement être assez nombreuses pour que nous fassions l'objet de nombreuses et nouvelles menaces. Le «nous» concerne notre pays, concerne les pays du Sahel, concerne l'ensemble des pays africains et des pays arabes. Le «nous» devrait également concerner nos voisins d'en face, c'est-à-dire les pays de l'arc latin avec lesquels nous nous réunissons depuis au moins 1994, pour le moment, autour de questions sécuritaires, à savoir surtout qu'il faudrait s'intéresser à satisfaire et résoudre les problèmes. Les rencontres internationales se suivent et continueront à se suivre pratiquement sans discontinuité sur la lutte contre le terrorisme. Elles se suivent par rotation principalement entre les pays du Sahel, l'Algérie et les Etats-Unis. Les Etats-Unis apparaissent comme étant le maître de l'ouvrage car les regards africains, arabes, européens se tournent à chaque fois vers eux. Ces trois ensembles de pays donnent l'entière impression qu'ils sont demandeurs des appréciations américaines et donnent également l'impression qu'ils reconnaissent que rien ne peut se faire sans les Américains. N'est-ce pas déjà reconnaître la vocation américaine à diriger le monde ' Cette fois-ci, les Américains ont modifié leur doctrine militaire. L'Otan ne va plus constituer un pivot mais le pilier de la sécurité mondiale. Ce qui revient à dire que l'Otan ne mettra pas les pieds à terre, mais seulement fournira des aides aux forces indigènes ou aux populations révoltées, surtout que ce sont les Américains qui ont inventé le concept de révolutions orange destinées à renverser des pouvoirs en place qui leur sont hostiles.