Algérie

Cinq morts dans des affrontements en Libye: Le retour des pro-Kadhafi



La situation s'est brusquement assombrie en Libye où l'impasse politique domine sur fond de reprise isolée de combats entre pro-Kadhafi et ''thowars''.

Hier lundi, cinq anciens rebelles libyens ont été tués et 20 blessés lors d'une attaque de partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi à Bani Walid, au sud-ouest de Tripoli, selon le porte-parole du conseil local de la ville, Mahmoud El-Werfelli. "Il y a eu quatre martyrs parmi les thowars et 20 blessés", a-t-il indiqué, en ajoutant craindre "un massacre". Des "fidèles de Kadhafi" sont en train d'attaquer une base d'ex-rebelles à Bani Walid, ancien bastion du dirigeant libyen défunt, située à 170 km de Tripoli, a affirmé de son côté un responsable local, M'Barek Al-Fotmani, qui se trouvait à l'intérieur de la base encerclée. "La brigade du 28 Mai, la plus importante à Bani Walid et la seule qui dépende du ministère de la Défense, est encerclée de tous les côtés par des fidèles de Kadhafi brandissant des drapeaux verts et elle est visée par toutes sortes de tirs", a-t-il dit. M. Werfelli a confirmé que des partisans de l'ancien régime étaient en train d'attaquer des rebelles de la ville. "Ils sont environ 100 à 150 et ont des armes lourdes", a-t-il précisé. "Nous avons demandé l'intervention de l'armée mais le ministère de la Défense et le Conseil national de transition nous ont trahis, ils nous ont laissés entre le marteau et l'enclume", a-t-il accusé. "Cela fait deux mois que nous leur demandons de trouver une solution", a-t-il poursuivi. Bani Walid, un des derniers bastions de Mouammar Kadhafi à tomber après la guerre qui a succédé au soulèvement populaire dit "du 17 Février", aurait passé, hier en fin de journée, entre les mains des ''pro-Kadhafi''.

La reprise des combats dans cet ancien fief de Kadhafi illustre, par ailleurs, la situation politique chaotique qui règne en Libye. Le Conseil national de transition (CNT) a été contraint de se réunir ''en cachette'' pour examiner la loi électorale, sous la pression de la rue et des sit-in. Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, avait averti, dimanche, qu'une démission du Conseil conduirait à une guerre civile, après la montée des protestations contre les nouvelles autorités libyennes. "Nous ne démissionnerons pas car elle mènerait à une guerre civile", a déclaré M. Abdeljalil dans une interview à la télévision Libya Al-Hurra. "Il y a des mains cachées qui poussent les manifestants (...). Qui pousse à ces sit-in? Qui a poussé les manifestants à envahir le siège du Conseil avec cette sauvagerie?", a-t-il demandé, sans donner plus de précisions. M. Abdeljalil a défendu le CNT face aux accusations de manque de transparence et d'ingérence dans les décisions du gouvernement de transition. Il a rendu, par ailleurs, hommage à son vice-président, contraint à la démission, dimanche, en direct à la télévision. "D'abord, il faut louer le rôle essentiel qu'a joué Abdelhafidh Ghoga''. Le vice-président du CNT est accusé par les manifestants d'être un "opportuniste" et d'avoir fait partie du régime de Mouammar Kadhafi. Agressé jeudi à Benghazi par des manifestants en colère, il a démissionné dimanche "dans l'intérêt de la Libye", a-t-il dit. D'autre part, l'adoption de la loi, qui régira l'élection d'une Assemblée constituante en juin en Libye, a été reportée à la semaine prochaine et le quota de 10% prévu pour les femmes devrait être abandonné, avait indiqué dimanche un membre du CNT. "La loi électorale devait être annoncée aujourd'hui (dimanche) mais certains articles doivent être réexaminés. La loi va être adoptée le 28 janvier", a affirmé Abderrazak Al-Aradi, en précisant que l'annonce de la composition de la commission électorale était toujours attendue.

Selon un autre membre du CNT, Fathi Baja, le report serait "de quelques jours". Enfin, les grandes villes comme Tripoli et Benghazi connaissent depuis plusieurs jours des manifestations de protestation contre le manque d'argent dans les bureaux de poste ou réclament le versement de leurs salaires, alors que les prix des denrées alimentaires ont enregistré des hausses spectaculaires.




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