Algérie

Cinq militants pro-démocratie boycottent leur procès Emirats



Cinq militants pro-démocratie boycottent leur procès                                    Emirats
Cinq militants pro-démocratie, poursuivis pour insulte aux dirigeants des Emirats arabes unis, ont boycotté dimanche une audience de leur procès, en disant douter de l'impartialité du tribunal. Le policier chargé d'amener les cinq prévenus a indiqué devant le tribunal que ces derniers lui avaient remis une lettre expliquant leur refus de comparaître, sans donner plus de détails. Dans une lettre mise en ligne, avant-hier, l'un des accusés, Nasser ben Ghaïth, a annoncé son intention de boycotter le procès, après avoir acquis avec ses camarades, la conviction qu'ils n'auraient pas de jugement équitable. L'audience s'est néanmoins tenue devant la Haute cour fédérale de justice à Abou Dhabi, en présence pour la première fois de journalistes et de représentants d'organisations de défense des droits de l'Homme, alors que quatre audiences précédentes s'étaient tenues à huis clos. A l'audience, l'un des avocats, Me Mohammed al-Roken, a expliqué que ses clients demandaient de pouvoir obtenir le dossier d'accusation, de produire des témoins et la fin des mauvais traitements en détention, ajoutant que les droits fondamentaux (de ses clients) ont été violés. Ils sont traités pire que des criminels, a-t-il dit. Quatre ONG avaient appelé dans un communiqué dimanche à la libération des cinq militants, quatre émiratis et un apatride, détenus depuis près de six mois, qualifiant leur procès d'injuste. Human Rights Watch (HRW), Amnesty International, le réseau Arabic Network for Human Rights Information (ANHRI) et Front Line Defenders ont affirmé que le procès a été entaché par des irrégularités et demandé l'abandon de toutes les charges et la libération des activistes. Les cinq militants jugés depuis le 14 juin sont Ahmed Mansour, ingénieur et blogueur, membre du comité consultatif de la division Moyen-Orient de HRW et du réseau ANHRI, Nasser Ahmad ben Gaïth, professeur et partisan de la réforme politique, ainsi que les blogueurs militants Fahd Salem Dalak, Ahmed Abdel Khaleq Ahmed et Hassan Ali al-Khamis. Arrêtés en avril, ils sont accusés d'avoir commis des actes menaçant la sécurité de l'Etat et portant atteinte à l'ordre public, de s'être opposés au système de gouvernement et d'avoir insulté le président, le vice-président et le prince héritier d'Abou Dhabi, accusations qu'ils ont rejetées en bloc. Le blogueur Ahmed Mansour et le professeur Nasser ben Gaïth sont de plus accusés d'avoir utilisé un forum politique sur internet pour conspirer contre la sécurité du pays en association avec des parties étrangères. Certains des militants jugés sont aussi signataires d'une pétition publiée en mars et réclamant des réformes politiques, en particulier l'élection au suffrage direct et l'élargissement des pouvoirs du Conseil national fédéral. Après l'audience, Jennie Pasquarella, une avocate représentant les organisations de défense des droits de l'Homme a estimé que la procédure ressemblait plus à une comédie politique qu'à un véritable procès. Me Roken a affirmé que ses clients n'avaient cessé de recevoir des menaces de mort depuis leurs arrestations et qu'aucune plainte concernant ces menaces n'a été enregistrée par les services du procureur général.
La prochaine audience a été fixée à dimanche prochain.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)