Algérie

Cinq militants des droits de l'homme risquent la prison pour «délit d'opinion»



Les réseaux des droits de l'homme algériens protestent contre la mise en accusation de militants qu'ils qualifient d'abusive.
Mercredi, le tribunal d'Alger a requis trois ans de prison ferme contre Tarek Mameri, le jeune qui avait brûlé sa carte électorale et appelé au boycott dans une vidéo. Le même jour, Yacine Zaïd, Othmane Aouameur, Abdou M. Bendjoubi et Lakhdar Bouzini recevaient par courrier une convocation devant le tribunal. Ces quatre militants des droits de l'homme sont accusés d'incitation à attroupement non armé. Pour le Réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme, la justice est instrumentalisée : «Dans le cas de Tarek Mameri, on ressort un article du code pénal sur la destruction de document officiel. Mais la carte électorale, ce n'est pas un passeport ! On lui reproche un outrage au président de la République, mais dire au Président 'Construisez des usines', ce n'est pas un outrage, c'est rationnel !», s'emporte Amine Sidhoum, un avocat représentant du collectif.
S'il n'a pas eu accès à son dossier d'accusation, Othmane Aouameur est formel : «On nous reproche d'avoir soutenu Abdelkader Kherba !» Aucun rassemblement n'a eu lieu à l'époque, les militants ont été arrêtés avant. Sauf que la justice n'est apparemment pas la même pour tous. «Tout le monde n'a pas été arrêté et parmi ceux qui l'ont été, ils n'accusent que quatre personnes. Ils visent ceux qui sont actifs sur le terrain», détaille Othmane Aouameur. Le Réseau de défense des libertés et de la dignité parle de «chasse aux sorcières». De son côté, Amine Sidhoum regrette le double discours du pouvoir algérien : «A Genève (devant la Commission des droits de l'homme, ndlr), Mourad Medelci parle d'ouverture et prétend que les Algériens peuvent sortir librement! Or la justice poursuit systématiquement ceux qui vont dans la rue revendiquer leurs droits fondamentaux.»




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