Prévu initialement après la signature des contrats de partenariat entre l'Algérie et la France, le point de presse que devait animer Nicolas Sarkozy, en visite dans notre pays depuis lundi, a été annulé. Pourtant tout était prêt sur la terrasse de la maison de la culture où devait avoir lieu la conférence. Tapis rouge déployé, micro et cameras mis en place, il ne restait que l'apparition du chef de l'Etat français qui avait assisté quelques minutes plutôt avec le président Bouteflika à la signature de plusieurs accords de partenariat entre les deux pays. Aucune explication n'a été donnée aux journalistes qui avaient attendu durant plus de trois heures sur le parking du palais de la culture de Kouba pour qu'enfin le protocole de la présidence les invite à entrer à l'intérieur. D'ailleurs pour avoir la moindre information sur la visite dans notre pays du président français, il fallait s'adresser au porte-parole de l'Elysée ou aux journalistes français qui ont accompagné Sarkozy. Les journalistes algériens ont dû s'accrocher aux basques de leurs confrères français pour s'enquérir de ce qui se passe ou va se passer. Il faut savoir que les journalistes de la délégation française avaient toute latitude de circuler, alors que les Algériens sont «confinés» dans une salle et surveillés par des agents en civil. Ceci étant, la visite de Sarkozy en Algérie a été sanctionnée hier, comme cela avait déjà été annoncé, par la signature de plusieurs accords de partenariat. Les cinq contrats et quatre accords commerciaux signés en présence des chefs d'Etat des deux pays concernent plusieurs secteurs notamment l'énergie, le transport et la culture. Le premier contrat paraphé, côté algérien, par le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, et Jean-Louis Borloo, ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durable, côté français, porte sur une «convention de partenariat et de document portant protocole administratif et financier». Le deuxième concerne la coopération dans le domaine nucléaire civil. Signé par le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil et Jean-Louis Borloo, les deux parties s'engagent à coopérer pour l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Dans le même cadre, un autre accord de «coopération sur l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques» a été pareillement signé par les deux pays. Il faut souligner que ces accords sur le nucléaire ne figurent pas sur la note distribuée par la présidence de la République française aux journalistes, ce qui suppose que cela a vraisemblablement été rajouté lors du «tête-à-tête» qui avait lieu entre le président Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy au palais d'El Mouradia à la mi-journée d'hier. Le porte-parole de l'Elysée a déclaré hier en marge de la cérémonie de signature des accords de partenariat que cet accord est le premier que signe la France ave un pays arabo-musulman. Cet accord, a-t-il tenu à ajouter, porte sur la recherche fondamentale, la formation, le transfert de technologie, la production de l'électricité et la prospection et l'exploitation de l'uranium. Par ailleurs, les deux pays ont signé également un accord de coopération cinématographique ainsi qu'un protocole d'accord sur l'audiovisuel et qui concerne la cession d'une partie des fonds documentaires (datant de l'ère coloniale) par l'Institut national français de l'audiovisuel (INA) au profit de la Télévision algérienne. Dans le domaine commercial plusieurs autres contrats ont été signés notamment «l'extension du contrat gazier à long terme entre la Sonatrach et GDF», «la réalisation d'un vapocraqueur d'éthane à Arzew (Total et Sonatrach)», «la réalisation d'une centrale thermique à cycle combiné à Tergua dans la wilaya de Aïn Témouchent». Les deux pays ont signé également un contrat d'exploitation et maintenance de la première ligne du futur métro d'Alger. Le porte-parole de l'Elysée a affirmé hier aux journalistes que ce qui vient d'être conclu entre les deux pays va dans le sens de la demande du président Bouteflika qui avait demandé selon lui au président français «d'aider l'Algérie à préparer son après pétrole et gaz». Il reste bien sûr que tous les contrats annoncés de part et d'autre n'ont pas tous été signés. C'est le cas du contrat d'exploitation du gisement de gaz de Touat d'un montant de 1 milliard d'euros. Le porte-parole de l'Elysée interpellé par les journalistes algériens a conseillé de s'adresser plutôt au PDG de GDF.
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Posté Le : 05/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com