Algérie

Cinq ans de prison pour Khalifa



Cinq ans de prison pour Khalifa
L'ancien golden boy algérien, Abdelmoumen Rafik Khalifa, a été condamné, hier, par un tribunal français à cinq ans de prison pour avoir détourné des millions lors de la faillite de son groupe en 2002. L'ancien magnat devra aussi s'acquitter d'une amende de 375.000 euros. Ecroué à Londres depuis 2007, il a été extradé vers Alger fin 2013 et n'a pas assisté à son procès. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre par le tribunal correctionnel de Nanterre (ouest de Paris). «Rafik le flamboyant» a organisé «le pillage» de sa société juste avant sa liquidation, a estimé la juge Fabienne Siredey-Garnier. Il l'a «vidée de certains de ses actifs les plus significatifs»: des voitures de luxe, des appartements dans les beaux quartiers de Paris et un domaine à Cannes (sud-est) acheté 35 millions d'euros, où il organisait de somptueuses réceptions avec des célébrités comme Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting et Bono. La propriété, ses piscines, bassins et cascades ont été vendus 17 millions d'euros dans «la précipitation», à la suite de «manoeuvres obscures», souligne le jugement. Egalement poursuivi pour avoir dissimulé la vente de trois avions d'une valeur de 5,5 millions d'euros, Rafik Khalifa a été relaxé de ce chef daccusation, le tribunal n'ayant «pu apporter la démonstration d'un détournement», même si certaines opérations liées à la vente des appareils semblent «peu orthodoxes». L'ancien golden boy était jugé en France car les biens litigieux appartenaient à Khalifa Airways et Khalifa Rent-a-Car, deux des entreprises de son holding implantées à Puteaux, en région parisienne. Dix autres personnes étaient jugées dans ce dossier tentaculaire, l'ancienne femme de Rafik Khalifa, un notaire, d'anciens représentants de l'entreprise en France ainsi qu'un constructeur et équipementier aéronautique. Trois d'entre elles ont été relaxées, les autres ont écopé de peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois ferme. «Ce jugement est une grande déception pour tous les Algériens qui se sont constitués partie civile. Le tribunal a jugé leur demande irrecevable, pourtant ce sont eux qui ont été ruinés», déplore Elisabeth Maisondieu-Camus, une avocate des parties civiles. L'effondrement de l'empire Khalifa a causé un préjudice estimé entre 1,5 et 5 milliards de dollars à l'Etat algérien et aux épargnants. Le procès est aussi loin d'avoir levé le voile sur les zones d'ombre du dossier. Comment Rafik Khalifa a-t-il pu être en si peu de temps à la tête d'une telle fortune' Qui l'a soutenu' Pourquoi a-t-il été ensuite lâché' «Tous les tenants et aboutissants ne seront sans doute jamais connus», relève Me Jean-Yves Le Borgne l'un des avocats de la défense. «Beaucoup de réponses restent à Alger», renchérit un conseil des parties civiles ne souhaitant pas être identifié. Rafik Khalifa, 48 ans, avait bâti en très peu de temps, à la fin des années 90, un empire dans les secteurs aérien, bancaire, pharmaceutique, les médias et les transports. Son groupe, sponsor du club de foot de l'Olympique de Marseille, était présenté comme la nouvelle vitrine du régime algérien, qui sortait d'une décennie de guerre civile pour s'ouvrir à l'économie de marché.




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