L'air contrit, la voix presque éteinte, F.H.B. larmoyait sur son sort au
box des accusés. Chargé de remords, il assurait qu'il n'avait nullement
l'intention de tuer son ami d'enfance. Qu'il s'agissait d'une dispute, d'un
échange de coups après un échange d'insultes. La véracité de son récit est
corroborée dans une certaine mesure par le dossier d'accusation, qui qualifie
les faits retenus à son encontre de « coups et blessures volontaires ayant
entraîné la mort sans l'intention de la donner ».
Le drame remonte à la nuit du 11 mars 2008. La relation « équivoque »
tenue par les deux amis, l'accusé et la victime, tous deux âgés de 25 ans,
était sur toutes les lèvres à Sidi Chahmi. Leur vice contre nature donnait de
l'eau au moulin des commères du faubourg et au-delà même. Ne pouvant plus continuer
ainsi, les deux partenaires décidèrent de régler leur affaire une fois pour
toutes. Mais le règlement passa outre toutes les voies pacifiques et amicales.
Les deux jeunes vinrent au rendez-vous, leur dernier rendez-vous, à couteaux
tirés. L'accusé asséna à la victime plusieurs coups, dont un au niveau de la
cuisse. Puis il se sauva, la laissant allongée par terre, en vie. Un
automobiliste, qui passait par le coin, vit la personne blessée, s'arrêta et la
transporta au dispensaire le plus proche. L'équipe médicale de garde n'y était
pas. Seul un infirmier faisait office de permanencier. Face à la gravité du
cas, le paramédical s'érigea en médecin et sutura la plaie, acte chirurgical
dont il n'avait évidemment ni le savoir-faire ni la compétence légale.
D'ailleurs, l'infirmier fera par la suite les frais de son excès de zèle et
faillit comparaître devant le tribunal pour « erreur médicale» ou, pire, «
négligence ayant entraîné la mort », si ce n'était sa bonne foi avérée et la
défaillance totale de moyens humains et matériels cette nuit-là, ce qui l'a
obligé à faire quelque chose pour sauver la vie d'un malade. Et ce d'autant que
l'infirmier continuait lui-même de suivre le patient, touché au nerf fémoral et
dont l'état se dégradait de jour en jour, et ce au lieu de l'orienter vers un
médecin. 25 jours plus tard, le 6 avril, la victime succomba à ses blessures.
Ce n'est qu'à ce moment-là que sa famille se décida à porter plainte contre
F.H.B.
Le représentant du ministère public a requis hier 10 ans de détention
contre l'accusé. A l'issue des délibérations, il a été condamné à 5 ans de
prison ferme.
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Posté Le : 26/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com