Algérie

Cinq Algériens en Espagne



«La pintura argelina en su diversidad». Du 22 au 30 novembre 2017, on pourrait dire aussi «hasta siempre l'arte algerino». «La peinture algérienne dans sa diversité, encore et toujours l'art algérien, pour une aventure de quelques jours, initiée par l'Ambassade d'Algérie à Madrid.Un élan de douceurs dans un monde de brutes, une action de maître catalysée par le galeriste Lyès Khelifati, investi dans l'art et la couleur. Au menu de cette belle aventure picturale, beaucoup de peintures. Pas de moins de soixante tableaux accrochés aux cimaises de l'ambassade, pour un vernissage qui a totalisé un nombre record de partisans algériens de belle peinture, une rencontre in-vivo avec les artistes partis en Espagne pour cette rencontre inédite dans le monde si feutré de la diplomatie algérienne.
Cinq artistes de la galerie El-Yasmine qui inaugurent un programme qui aura lieu tous les deux mois au sein de cette structure qui dédie son espace à l'art algérien pour le plus grand plaisir de la diaspora algérienne vivant en Espagne et de tous les aficionados épris de la création artistique.
Pour cet opus inaugural, une exposition collective ouvre le bal. C'est donc Hachemi Ameur, plasticien lumineux, miniaturiste créateur, enseignant, directeur des Beaux-arts de Mostaganem qui nous offre une palette dessinée du plus bel effet. L'artiste est connu pour son départ assuré de la tradition de la miniature dans sa grande finesse, pour rejoindre les destinations fécondes d'un art moderne, contemporain aussi, qui signe les ?uvres les plus fines.
Cet artiste a choisi pour cette fois les personnages et leur élaboration dans un substrat de peinture moderne, assez intéressante. Il est suivi dans ce cheminement madrilène par la véloce Kenza Bourenane, plasticienne curieuse, qui sonde les secrets de l'humanisme et de la spiritualité, entre Nietzsche ou Ibn Arabi, pour arriver aux fondements d'une ?uvre qui se caractérise par l'élaboration novatrice composée de pistes artistiques rafraîchies et aussi entérinées par un sens de la recherche offrant au résultat une ?uvre empreinte de touches vivaces sur certains points, ou aussi de pistes colorées, composées qui finissent par lancer au monde la «parole» d'une ?uvre jamais futile, toujours porteuse d'un message, de la possibilité d'une lecture où la poésie d'un monde qui malgré son lyrisme apparent reste dans la notion de doute qui n'est jamais omise, et cela jusqu'à l'arrivée aux pistes de recherches les plus ardues qui trouvent leur finalité dans l'?uvre réalisée.
Elle est rejointe en cela par le troisième larron en foire, le désormais populaire Adlène Djeffal qui expose actuellement aussi à la Galerie El-Yasmine une floraison de travaux semi-abstraits qui se laissent voir avec plaisir car hybrides, composés comme des harmonies aux allants mi-figue, mi- raisin, sur des formes pensives parfois, alanguies d'autres fois, faisant de ce destin imposé la principale préoccupation. Djeffal ose la couleur sur certaines de ses toiles et nous les offre sur des arêtes construites au trait incisif pour appuyer son propos qu'il livre avec parcimonie, en fait, sur certains espaces qu'il propose aux regards.
Mustapha Nedjaï emboîte le pas de ses pairs pour «revenir» en Espagne avec un ensemble d'?uvres qui semblent provenir du cru, Nedjaï est un peu le fils de la maison ibère du fait qu'il y a fait de longues études artistiques dès les années 1980. Peinture organique, questionnements plastiques empreints d'une philosophie qui pointe aussi du doigt cette destinée toute méditerranéenne qui nous questionne sur le tragique dans toute sa splendeur, Mustapha Nedjaï, en maître avisé de la couleur, de la forme et de l'estampe, imprime à ses productions un ton, une finesse et une qualité artistique encore étonnante.
Pour Saïd Debladji, il n'existe dans ses travaux aucune contradiction avec la tradition qui plonge ses pinceaux dans les techniques les plus modernes de la peinture actuelle. Entre Minautore ou b?uf de Hadra, aucune différence, même ses productions abstraites plongent allègrement dans les mythes collectifs, l'histoire humaine immémoriale pour nous laisser toujours ébahis par la qualité de son travail. Intéressant et sidérant par la force de son évocation.
Voila cinq artistes qui se ressemblent exactement comme les cinq doigts de la main, avec chacun sa particularité. Dont acte ! A suivre sur les réseaux sociaux pour ceux qui ne peuvent faire le voyage...
«La peinture algérienne dans sa diversité», exposition collective avec Kenza Bourenane, Hachemi Ameur, Adlène Djeffal, Saïd Debladji, Mustapha Nedjaï, Ambassade d'Algérie en Espagne du 22 au 30 Novembre 2017.


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