Algérie

Cinémathèque d'Oran : les réalisatrices s'affichent Culture : les autres articles



Cinémathèque d'Oran : les réalisatrices s'affichent Culture : les autres articles
Un programme d'une douzaine de films, tous réalisés par des femmes, est actuellement en cours à la Cinémathèque.
Placé sous le signe de l'interculturalité et du rapprochement des peuples, ce mini-festival s'est déroulé jusqu'au 9 mars. Il a été présenté par Judith Collel et Ana Palacios et initié par l'Institut Cervantès sous l'intitulé «Femmes réalisatrices des deux rives».
Mel watni, de Fatima Belhadj, seul film algérien à l'affiche, a été retenu pour l'ouverture, avec le film espagnol Elisa K de Judith Collel. Le premier, librement inspiré, comme par hasard, de la maison de Bernarda Alba, 'uvre de l'Espagnol Garcia Lorca, raconte le quotidien d'un groupe de femmes cloîtrées dans un intérieur en pleine guerre contre le terrorisme.
Pour la réalisatrice algérienne, «c'est le regard d'une femme sur cette période douloureuse de notre histoire, mais c'est en même temps un clin d''il à la condition féminine, l'enfermement, le rêve et l'espoir d'un avenir meilleur.» La douleur est également très présente dans Elisa K qui traite de la pédophilie. Le traumatisme insurmontable d'une jeune femme victime d'un abus sexuel alors qu'elle n'était qu'une enfant de 10 ans et qui décide, à la fin, d'extérioriser le mal qui la hante et qu'elle tut, par honte, pendant 14 ans. Les séquelles pernicieuses de ce type de crimes qui continuent à faire scandale sont bien mises en évidence dans ce film dur, parfois choquant et dont l'émotion qu'il suscite est accentuée par la performance de l'actrice Claudia Pons. Tournée à China suit l'aventure chinoise du Béjart Ballet Lausanne.
Une ouverture vers l'art moderne du pays de Mao qui finit en beauté avec le boléro de Ravel. Dans Planes Para Manana de Juana Macias, les destins individuels s'entrecroisent, mais cette 'uvre à la «pulp fiction» traite d'une violence tout autre, celle de couples instables qui peinent à faire le bonheur de leurs enfants. Ce sont là quelques thématiques qui dénotent une certaine sensibilité et, même si le fait n'est pas entièrement avéré, un certain regard féminin dans le traitement des sujets. Intervenant en préambule, les réalisatrices Ana Palacios et Judith Collel s'interrogent sur le fait que peu de femmes soient passées derrière la caméra, d'où cette initiative à Oran.
«De manière générale, estime la première, il est difficile pour les femmes d'accéder à des charges de responsabilité importantes, ce qu'on voit en politique et dans les conseils d'administration des entreprises et c'est peut-être la même chose dans le cinéma.» Judith Collel n'a pas rencontré de difficultés particulières pour réaliser ses films. Enseignante à l'université (écriture de scénarios), elle estime par contre que tous ses modèles dans la réalisation sont des hommes.
Avec sa génération, les choses changent, mais peut-être pas au rythme voulu, et pour cause : «En Espagne, l'école de cinéma compte autant de femmes que d'hommes, mais les premières se dirigent souvent vers les spécialités techniques mais pas la réalisation.» N'empêche, une bonne trentaine de réalisatrices ont signé un premier film durant les années 90 (4 pour les Algériennes des années 2000), mais le défi consiste à durer. Un chiffre considéré comme dérisoire, mais sans comparaison avec certains pays européens comme la Roumanie qui n'en compte aucune.


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