Algérie

Cinémathèque d’Oran



«Chkoun Ana? Houa» de Mohamed Zakaria en Première Un nombreux public a assisté, samedi après-midi à la cinémathèque, à la projection en première à Oran du film «Chkoun Ana? Houa» de Mohamed Kaddour Zakaria, produit dans le cadre d’Alger, capitale de la culture arabe et s’inscrit au programme du cycle cinématographique à l’occasion des Journées Portes ouvertes sur la communication. Certes, la grandiloquente manifestation d’Alger, capitale de la culture arabe 2007, a été très féconde en productions audiovisuelles en finançant notamment la confection d’une exceptionnelle cuvée de longs métrages, courts métrages et documentaires, mais elle n’aura pas pour autant souvent privilégié la qualité des produits qui aurait pu constituer le bon augure pour une renaissance, hypothétique mais tant espérée, de l’industrie cinématographique algérienne. Le film de Zakaria corrobore cette évidence. Ce qui explique en grande partie le fait qu’à la fin de la projection de «Chkoun Ana? Houa», il n’y avait plus l’ombre d’un cinéphile, encore moins celle des respectables comédiens distribués dans le film, pour entamer le débat prévu avec le réalisateur sur un produit pourtant très «discutable». Les prétextes faciles liés au délai et au budget, invoqués par le réalisateur avant la projection, ne sauraient constituer de sérieux alibis. «Chkoun Ana? Houa» débute par la chronique d’une banale localité du sud algérien. Du haut de son poste d’observation, le minaret, le muezzin se lance dans le récit du quotidien de ses concitoyens. Puis la caméra se braque sur les faits et gestes du jeune taleb Chaïb, venu enseigner le Coran dans le village, qui s’éprendra de la fille du vieil imam. L’idylle sera compromise car des doutes circulent sur la véritable identité du nouveau débarqué: il a été inscrit par l’administration coloniale sous le nom de Jimmy Britel qui n’a aucune consonance arabo-musulmane. Le jeune taleb décide alors d’aller à la recherche de sa véritable identité. Jusque là, le film, dont le scénario a été adapté par Mohamed Zakaria à partir d’une pièce de Mohamed Izli, se tient. C’est par la suite, que le film va prendre une direction totalement débridée. Par de zigzagantes et extravagantes métaphores, le film de Zakaria nous embarque dans une incroyable fable sur la quête d’identité de jeune freluquet, victime d’une maladroite transcription de son nom patronymique, qui va subitement se retrouver entraîné, tel Aladin mais sur une bécane volante cette fois, dans un grotesque voyage à travers le temps et l’espace qui aboutira dans un abracadabrant jeu vidéo où il livrera bataille à d’étranges robots. Le public rira de tout son soûl à la débilité de certaines situations. Ce n’est pas la palette de comédiens chevronnés, à l’instar de Adar, Haïmour, Belkaïd, Issad ou Boudhab, qui sauvera le film. Encore moins le recours mal maîtrisé de l’infographie où Zakaria puisera à satiété dans ses innombrables combinaisons numériques. L’important, c’est la dose. G. Morad


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