Algérie

Cinémathèque d’Oran



Clôture du cycle «Images de femmes, femmes de l’image» La cinémathèque a clôturé, jeudi après-midi, son cycle cinématographique «Images de femmes, femmes de l’image», dédié à la femme algérienne à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, par la projection du remarquable film «Une guerre douce» de la réalisatrice algérienne Mina Kessar. Le film a été suivi par un nombreux public composé essentiellement de femmes et d’enfants, en dépit de l’attirail de projection vidéo très peu performant qui a failli compromettre la projection. Pour assurer la projection du film en VHS, la cinémathèque a dû emprunter un tel appareillage, la salle étant conçue pour la diffusion exclusive de films en 35mm. Même si la qualité du son et de l’image n’a pas été fidèlement rendue, la beauté du film n’a pas été grandement affectée par cet impair. A juger par l’abondance de questions au cours du long débat qui a suivi sa projection, le film aura fait manifestement bonne impression sur le public oranais qui a accueilli les dernières images par une salve d’applaudissements. A travers «Une guerre douce», réalisé en 2006, qui constitue le deuxième produit cinématographique de Mina Kessar qui signe également le scénario, la réalisatrice a tenté de mettre en exergue le combat que livrent, dans la plus grande discrétion, toutes les femmes algériennes contre l’injustice, la fatalité, l’exploitation de leur misère et la prise en charge de leur propre émancipation. Dans ce moyen métrage, d’une durée d’une heure, le spectateur est convié à suivre les péripéties de Amira, une jeune orpheline du sud du pays, que la misère a condamnée à l’illettrisme. La fille qui vit sous le même toit que sa grand-mère (la comédienne Salima Labidi dans un rôle inédit), égrène ses jours à vendre des poupées aux touristes sur le bord de l’asphalte. Un groupe de touristes lui troquera une poupée contre une revue dont les images feront voguer son imagination. Elle rêvera de devenir mannequin. Un couple du nord, vivant dans l’aisance, profitera de la précarité de cette famille pour prendre à son service la jeune enfant. La frêle domestique aura du mal à s’adapter dans le nouvel enfer en dépit du confort matériel. Une lettre provenant de la grand-mère la libérera et la fera fuir pour retourner vers sa localité d’origine où les femmes, dont les allers et venues sont scrupuleusement surveillés, ont décidé de sortir de la monotonie de leur quotidien et de se prendre en charge en affrontant tous les préjugés, les suspicions et les humiliations pour se rencontrer en catimini dans une demeure où le propriétaire leur assure, à l’insu de toute la localité, des cours d’alphabétisation. Comme la vérité finit toujours par éclater, le film s’achève par une note positive: les doutes tendancieux seront écartés et la jeune Amira fera la rencontre de sa véritable mère. Dans «Une guerre douce», Mina Kessar a réussi à faire un film beau et sobre à la fois qui restitue avec une grande vérité l’image de l’Algérie profonde. Ce film, produit par l’ENTV, n’a curieusement pas obtenu les faveurs d’une diffusion sur la chaîne terrestre nationale.




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