Algérie

Cinéma Un accord interministériel est attendu par les professionnels


Les professionnels du cinéma se mettent à la consultation du Journal officiel. Depuis le début de l'année, ils scrutent avec impatience la publication d'un texte interministériel capital aux allures de «bouée de sauvetage» pour l'avenir du cinéma algérien. Trois départements ministériels, la Culture, l'Intérieur et les Finances sont appelés à se prononcer, courant 2008, sur un dispositif de restauration du parc cinématographique national. 120 salles à travers le territoire national - pour la plupart dans un piteux état - seraient concernées par cette opération. Officiellement, aucun échéancier n'a été arrêté, mais les professionnels ne désespèrent pas de voir le chantier rapidement engagé. Plus tôt il est mis en route et mieux ça sera pour la remise sur rail du septième art. Attendu par les producteurs et les distributeurs, le processus est qualifié d'»opération de la dernière chance». Il prévoit une démarche en trois temps. «Tutelle» des salles via les communes, le département de Yazid Zerhouni, devrait se désister des lieux au profit du ministère de Mme Toumi, qui en sera le gestionnaire et l'animateur. Les services de Karim Djoudi honoreront le chèque de réfection dont le montant devrait être - état de délabrement oblige - particulièrement lourd. A l'image de l'»Algéria», remise à neuf à l'occasion de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», quelques salles ont subi une «toilette». Mais, réduites aux doigts d'une seule main et limitées à la seule Alger, elles sont insignifiantes pour atténuer les effets désastreux du désert cinématographique. Dans l'attente de cet accord interministériel, la communauté du septième art lorgne aussi du côté d'Alger-est. Si tout se passe pour le mieux, le premier «multiplex» devrait ouvrir ses portes au public en 2009. Composé de huit salles, le projet - auquel travaille une société égyptienne - est prévu du côté de l'hôtel Mercure à mi-chemin entre l'université de Bab Ezzouar et l'aéroport d'Alger. Même si ces deux chantiers ne sont, pour l'heure, qu'à l'état de projet, ils redonnent le sourire aux distributeurs de films. Cinq sociétés ont pignon sur rue aujourd'hui en Algérie : MD Ciné, Cirta film, Kino Max, Tassili film et Sora production. «Nous attendons avec impatience l'aboutissement de l'accord interministériel et la livraison du multiplex de Bab Ezzouar en attendant d'autres», avoue le directeur de MD Ciné, Malek Ali-Yahia. Représentant exclusif de distributeurs américains dont les majors Colombia, Universal, Paramount et Fox, MD Ciné se targue de quelque 70 films distribués depuis 1998 avec une moyenne de cinq «grands films» par an. Au rang de son catalogue, Casino Royale de James bond, Da vinci, Godzilla, Le masque de Zorro, L'Immeuble Yacoubian, Cartouches gauloises. Pas plus tard que mercredi dernier, la société a diffusé en avant-première à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El feth) «L'ennemi intime», la nouveauté française sur la guerre d'Algérie. A MD Ciné, notre politique de distribution est définie en fonction de trois objectifs. «Nous voulons que l'Algérien puisse voir les nouveautés rapidement après leur sortie mondiale. Quelques semaines tout au plus. C'est notre premier credo. Nous souhaitons offrir des films de qualité. Nous veillons, enfin, à la diversification en répondant à l'attente de tous les goûts. L'essentiel est de garantir un spectacle de qualité». En professionnel qui connaît bien son métier, Malek Ali-Yahia avoue qu'on y peut rien contre la généralisation de la vidéo. «La nature ayant horreur du vide, le phénomène a proliféré durant les années de disette cinématographique. La restauration des salles, l'imposition d'un cahier des charges et la distribution du meilleur du catalogue mondial inverseront la tendance».
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