Algérie

Cinéma Les cinéphiles algérois orphelins de leurs salles


Fermées, délabrées, détournées de leur vocation ou pour les plus chanceuses mal exploitées, les salles obscures qui, jadis, attiraient les foules, ont aujourd'hui pratiquement disparu du paysage urbain de la capitale. Ces salles n'ont désormais d'existence que par le souvenir. Appartenant aux collectivités locales qui en ont cédé la gestion aux privés, les rares petites salles de quartiers qui fonctionnent encore, à l'image des salles El-Hilal (ex-Triomphe) et El-Hayet (ex-Midi-Minuit), ne survivent aujourd'hui que grâce à la projection de DVD piratés ou de retransmission de rencontres de football. Pourtant le cahier des charges régissant l'exploitation des salles de cinéma, propriété des communes, interdit cette pratique et oblige le gérant à projeter des films exclusivement en format 35mm en passant par le circuit classique de distribution cinématographique. Quelques salles obscures qui faisaient le bonheur des Algérois avant même l'indépendance, n'existent plus, aujourd'hui, que dans la mémoire collective. Le Français, El-Djamel, la salle du quartier populaire de Soustara, le Mondial (Sidi M'hamed) ou le Régent (Alger-centre), des lieux mythiques, sont transformés en commerce, en salles des fêtes, en annexe d'APC, voire en habitations... Après la récente fermeture pour travaux de L'Algeria, L'ABC et El-Khayam (ex-Debussy), l'unique salle du centre ville, Sierra Maestra, tourne aujourd'hui avec des petits spectacles pour enfants et un seul film projeté tous les jours de la semaine en après-midi, alors même que l'activité culturelle est par essence nocturne. D'autres salles, celles se trouvant à Bab el-Oued, restent exposées à l'usure du temps, comme Le Maghreb, (ex-Marignan), Le Variété ou la salle Chlef. L'état de vétusté qui caractérise depuis des lustres de larges parties de la Casbah d'Alger n'a évidemment pas épargné les salles sombres de la vieille médina, à l'exemple du Nedjma et de L'Odéon réduites, aujourd'hui, au statut de bâtisses sans utilité. La commune d'Alger-Centre qui compte, elle, le plus grand nombre de salles dont beaucoup, certes, sont candidates aux opérations de réhabilitation, comme Echabbab, (ex-Casino), restaurée et récemment réceptionnée, compte aussi dans son inventaire des salles fermées ou à l'abandon : Le Douniazad ou Le Marivaux qui menacent ruine, étant le parfait exemple.
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