Algérie

Cinéma/«L'étoile d'Alger»



Cinéma/«L'étoile d'Alger»
Film n «L'étoile d'Alger», un roman signé Aziz Chouaki, a été adapté au cinéma par le réalisateur Rachid Belhadj. Le film a été projeté hier, à la presse, en avant-première nationale, à la salle Ibn Khaldoun.Le film ? tout comme d'ailleurs le roman ? raconte, à travers Moussa, le personnage principal, le rêve brisé de la jeunesse algérienne.Il montre, à l'issue d'illusions perdues, de quelle façon un individu sombre dans l'intégrisme religieux et comment, après avoir perdu tout espoir en la vie, toute envie de s'accrocher à ses rêves parce qu'aucune perspective ne s'offre à lui, devient, malgré lui, un terroriste. Car le terrorisme devient pour lui la seule alternative, l'expression même de son devenir. Car Moussa, estime-t-il, a un devenir à accomplir. Ce dernier s'assigne une mission, celle de commander des actes terroristes. C'est de la prison où il est incarcéré que Moussa, devenu un émir, complote, orchestre les opérations.«L'étoile d'Alger» dont la trame se situe dans les débuts des années 1990, est l'histoire de Moussa (Chérif Azrou) qui, avant de devenir un émir, caressait le rêve de devenir une star de la chanson. Et de surcroît, il rêve de succès international. Il caresse aussi le rêve de se marier avec sa bien-aimée Selma (Sofia Nouacer). Mais ce rêve ne se réalise pas, car Selma lui est refusée. Moussa va se heurter à une autre épreuve, plus dure que la première. Il est frappé de plein fouet par la dure réalité?: on lui interdit de chanter. Privé de sa passion pour la musique, dont il a fait son ambition, son issue de secours ? il vit dans un quartier populaire et il est issu d'une famille nombreuse ?, et d'amour ? celle qu'il aimait a été promise à un d'autre, Moussa, endoctriné par les phalanges de l'intégrisme islamiste, entame sa propre descente aux enfers. Son rêve brisé en plein vol, Moussa va peu à peu s'enliser dans l'extrémisme. Et celui qui rêvait de devenir l'étoile d'Alger, brillant au firmament de la gloire, finit, ironie du sort, par devenir quelqu'un de connu, pas dans la musique comme il l'avait espéré, mais comme émir terroriste notoire. Dans ce film qui apparaît comme «une plongée dans la vie et le drame d'un jeune artiste, musicien et chanteur, évoluant dans le contexte particulièrement trouble du début des années 1990», le réalisateur, Rachid Belhadj, restitue l'ambiance délétère du début de la décennie 1990 en évoquant tour à tour, les agressions contre les femmes, les assassinats de journalistes et l'enrôlement des plus jeunes dans les groupes extrémistes. Il explore toute la gravité des événements qui, à l'époque, ont fait basculer la société dans une tragédie nationale. Si le film est émouvant, il n'en demeure pas moins qu'il présente quelques défaillances. Il présente des anachronismes?: des billets de 1 000 DA, inexistants à l'époque?; les modèles de voitures?; les affiches du logo du 60e anniversaire du 1er Novembre 1954? Cela affecte le film et donne cette «impression d'irréalité?contrastée», de fracture, de décalage.S'exprimant sur son travail d'adaptation, la deuxième du genre après le «Pain nu» (2005) d'après le roman du Marocain Mohamed Choukri, le cinéaste a dit?: «J'ai voulu actualiser le propos du livre de Chouaki, paru à la fin des années 1990, pour parler de l'endoctrinement des jeunes aujourd'hui en France ou en Syrie, à partir de l'histoire algérienne.»Adapter le roman «L'étoile d'Alger» au cinéma est, pour le cinéaste, «un travail de mémoire qui nous pousse à revenir sur cette période et essayer de comprendre ces jeunes qui ont basculé brutalement dans la violence». «L'étoile d'Alger» est coproduit par l'Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) et la société privée Nour production.




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