Algérie

Cinéma en Mauritanie



Cinéma en Mauritanie
Constat ? Contrairement aux autres pays du Maghreb, la Mauritanie accuse un retard flagrant en matière de pratique cinématographique et ce, en dépit de l'existence d'un potentiel.«En Mauritanie, il y a une rupture entre le public et le cinéma», confie Mohamed-Lamine Sidi Abdellah, jeune réalisateur mauritanien, qui est au début de son parcours cinématographique.«Le cinéma mauritanien dont la naissance date des années 1960, n'a pas suscité un grand intérêt chez le public qui le percevait comme un élément étranger à ses us et coutumes», explique-t-il, et d'ajouter : «Mais ces dernières années, le 7e art commence, bien que timidement, à occuper une place dans le paysage culturel mauritanien.»A la question donc de savoir s'il existe une pratique cinématographique régulière, Mohamed-Lamine Sidi Abdellah répond : «Il y a en effet une pratique cinématographique mais elle reste occasionnelle.»C'est ainsi que ce dernier regrette : «Il y a des cinéastes mais sans cinéma. Il n'y a pas de salles de cinéma.»Toutefois, il se félicite du travail de l'association créée à cet effet. «La Maison des cinéastes mauritaniens réunit tous les cinéastes mauritaniens, y compris les jeunes. Elle ?uvre à produire des films. Elle assure également en faveur des jeunes des sessions de formation et des ateliers en matière d'écriture de scénario, de réalisation et de montage...».Mohamed-Lamine Sidi Abdellah explique que le Festival international du cinéma de Nouakchott a permis la dynamisation du secteur de la cinématographie en Mauritanie, mais malgré cela la pratique cinématographique, selon Mohamed-Lamine Sidi Abdellah, reste faible, car très peu de films sont réalisés. Outre cela, il manque des organismes chargés de réaliser, de produire ou de diffuser le produit filmique. «Ce à qu'il y a à déplorer en Mauritanie, c'est le manque d'intérêt des autorités. L'Etat n'accorde vraiment pas d'importance au 7e art. En plus, bien qu'on dispose de cinq chaînes de télévision indépendantes, il n'y a pas vraiment un souci de produire des films et d'instaurer une tradition cinématographique», dit-il.Ainsi, le cinéma en Mauritanie est un domaine qui se cherche encore, il est en marge des priorités de l'Etat et ce, malgré l'existence d'une génération désireuse de porter à l'écran les préoccupations de la société notamment des jeunes comme l'émigration. «Il y a effectivement une jeunesse qui s'intéresse au cinéma, il existe un potentiel, de la volonté», souligne-t-il. Puisque cette émergence du 7e art dans ce pays, longtemps absent, est, selon le jeune réalisateur, «le fruit des efforts consentis par une jeunesse ambitieuse est déterminée à relancer le cinéma à travers des ?uvres à même d'être en compétition officielle dans différents rendez-vous régionaux et internationaux».En revanche, il estime que «cette jeunesse a besoin de soutien, de subvention et d'espace où elle pourra s'épanouir.»? Le 7e art mauritanien, ou le peu qui est produit, reste, jusque-là, méconnu dans le reste des pays du Maghreb. A la question de savoir la raison qui fait que le cinéma mauritanien est méconnu en Algérie, Mohamed-Lamine Sidi Abdellah répond : «La raison est toute simple. Il y a un problème de diffusion entre les différents pays du Maghreb. Nous espérons qu'il y aura une conscience de la nécessité de faire connaître la cinématographie maghrébine dans sa diversité dans les différents pays du Maghreb. Nous espérons qu'il y aura, dans un avenir proche, un canal de diffusion efficace où tous les films ? algériens, marocains, tunisiens, libyens ou mauritaniens ? seront vus par le public.»Ainsi, Mohamed-Lamine Sidi Abdellah regrette l'absence de visibilité de la cinématographie maghrébine. Pour lui, il existe des capacités créatives, de la volonté.«Il ne faut pas croiser les bras, il faut agir, bouger pour arriver à changer les choses et améliorer la situation. Il faut aller de l'avant», explique-t-il. Mohamed-Lamine Sidi Abdellah a signé Mahmoud, un court métrage de 6 minutes qui relate la lutte des classes, le racisme et l'esclavage durant le XIXe siècle dans le sud du pays.




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