Algérie

Cinéma africain : Le Web pourrait devenir l?unique écran de diffusion



L?information a été donnée par le journal français Le Monde (édition du 15 juin) : une solution radicale au défi historique de la diffusion des films africains devrait apparaître sous les traits d?une chaîne de télévision. Mnet, la chaîne phare du bouquet Dstv, appartenant au géant des médias sud-africains Naspers, a, en moins de deux ans, acheté plus de 400 films dont elle possède les droits Internet pour le monde entier et souvent, les droits de diffusion en salles et à la télévision pour le continent africain, sur une durée de 25 ans. Le tout dans le cadre d?un projet nommé « Africain film library ». Information de taille que peu de médias ont repris et dont on ne mesure pas forcément la portée à long terme. Si certains cinéastes ont refusé de vendre leurs films, comme Jihan El-Tahri, Moussa Touré ou encore Abderrahmane Sissako, beaucoup d?autres ont accepté le marché, entre 25 000 et 40 000 dollars par film, selon les sources du journal français. C?est le cas, par exemple, du Burkinabé Pierre Yaméogo : « mes films dorment dans des tiroirs depuis des années. Ils prennent la poussière, c?est tout. La proposition de Mnet est la seule actuellement sur le marché, autant la prendre », lit-on dans l?article. L?auteur de Wendemi (1993), Mon Blanc et moi (2003) et Delwende (2005) est conscient que la durée de l?exploitation est trop longue, mais semble ne pas vouloir trop s?attarder à la réflexion. Comme beaucoup d?autres pour qui l?acceptation ne s?est pas faite de gaieté de c?ur et qui ont pour argument le manque de propositions de la part des télévisions étrangères, ainsi que l?insuffisance de salles de cinéma sur le continent. Mnet aurait donc débloqué environ 5 millions de dollars pour ce projet. Pour ses responsables, l?avenir est dans « les films à la demande » via Internet. S?il y a de grosses sommes d?argent à amasser derrière cette librairie de films, la chaîne sud-africaine préfère se cacher derrière des arguments imparables, à savoir sauver ce cinéma et redonner vie aux films africains jusque-là mal distribués. Arguments de taille, quoiqu?ils dégagent une certaine odeur dominatrice et expansionniste. Enfin, on ignore encore si des produits maghrébins figurent parmi ces 400 films africains, mais il est clair qu?on ne formulera pas de souhaits dans ce sens.


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