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Le cinéma Murdjadjo vient grossir les rangs des salles obscures opérationnelles à Oran, avec cette particularité qu'il propose aux cinéphiles des films en 3D «presque» sortis du box-office européen.Délaissées des années durant, les salles obscures commencent, petit à petit, à renaître de leurs cendres. En effet, alors que pendant bien des années, seule la Cinémathèque d'Oran «activait», voilà que ces derniers mois, une autre salle obscure lui vole quelque peu la vedette. Il s'agit de la salle Murdjadjo (ex-Balzac), sise rue Larbi Ben M'hidi.Ce cinéma, appartenant à la commune d'Oran, est loué à un particulier, Mouadi Abdelkader, un homme se voulant cinéphile convaincu, et dont la mission, nous explique-t-il, est de faire «renouer chez les Oranais le plaisir d'aller voir un film sur grand écran». Ancien président des gérants des salles de spectacles à Oran, Mouadi, et son fils, travaillent bec et ongles pour que le cinéma Murdjadjo retrouve son lustre d'antan.Pour cela, ces deux compères, père et fils, essayent d'offrir aux éventuels clients «autre chose que ce qu'offre déjà la Cinémathèque» en proposant, non pas des classiques, mais des longs métrages, parfois tout juste sortis du box-office européen. La soirée de jeudi dernier, à titre d'exemple, le film Batman vs Superman était à l'affiche, et en 3D s'il vous plaît ! «On a 120 lunettes 3D, des lunettes qui coûtent excessivement cher et qui ne sont pas toujours disponibles sur le marché», nous explique le gérant.Bien entendu, comme on se l'imagine, le prix d'un billet dans cette salle n'est pas le même que celui pratiqué par la Cinémathèque. En effet, si au musée du cinéma le prix ne dépasse pas 70 DA, au Murdjadjo, il varie entre 150 et 400 DA, selon qu'il s'agit d'un film en 3D ou pas. «Nous sommes en train d'améliorer la salle selon le rythme qui se fait ailleurs», nous explique Mouadi Abdelkader. Ceci dit, bien que la volonté soit là, quand on accède à la salle Murdjadjo, on se rend compte qu'on est bien loin du «luxe» qui prévaut à la Cinémathèque.Beaucoup de choses en effet, à la salle Murdjadjo, gagneraient à être réhabilitées. «On aimerait avoir un DCP comme il se fait partout ailleurs», un matériel cinématographique de haute technologie, mais qui coûte la jolie bagatelle de 100 000 euros. A cela, les sièges, plus qu'usés, mériteraient, eux aussi, d'être refaits. «Nous voulons aussi refaire le parterre», nous explique-t-on. Toujours est-il, avec les moyens du bord, cette salle tente de s'en sortir, en proposant au public, durant l'année, pas moins de 4 séances par jour.Scindé en deux parties, il y a en fait, au Murdjadjo, deux salles obscures, la première, se situant au hall, et la seconde au balcon, en forum d'amphithéâtre. «L'écran de la salle du premier étage est le plus grand d'Afrique, après celui de Casablanca», se targue le fils du gérant. Il est à préciser toutefois que si le Murdjadjo fait office de salle de cinéma, il lui arrive, de temps en temps, d'abriter des manifestations culturelles de tout autre type. Ainsi, en ce mois de Ramadhan, l'événement «Wahran comedy club» s'est déroulé entièrement dans cette salle, et cela sans pour autant «perturber» la projection des films : du moment qu'il existe deux salles, les gérants peuvent aisément programmer un film au balcon et un événement de toute autre acabit à l'orchestre.Pour revenir aux longs métrages proposés, parfois «presque» sortis du box-office européen, les deux gérants demandent un visa d'exploitation du ministère de la Culture et font de la sous-location avec les cinémas européens ou canadiens. Mais quand le film contient nombre de scènes de violence, le visa d'exploitation leur est tout simplement refusé par le ministère. En bref, le Murdjadjo, malgré les embûches financières, vient grossir le rang des salles obscures qui activent quotidiennement à Oran.Une bonne aubaine pour les cinéphiles en attendant des jours meilleurs, où cette belle salle aura enfin la réhabilitation qui lui sied. A noter qu'aux deux salles déjà opérationnelles pour l'heure (la cinémathèque et le Murdjadjo) s'ajoutera bientôt la salle Marhaba, au boulevard Emir Abdelkader. Une salle longtemps délaissée et qui jouit actuellement d'une opération de réaménagement en vue d'en faire un cinéma pour enfants.


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