Algérie


Kenza, premier tour de manivelle Lundi 8 novembre. Il est presque 21 h quand nous arrivons à l?hôtel Louisa de Jijel où sera donné le premier tour de manivelle du film de Kamel Dahmani Kenza, la miraculée de la concorde civile. A notre entrée dans la salle du dernier étage, des « terroristes » en tenue afghane, kalachnikovs, sabre ou fusil à la main déambulent dans l?attente de la première fermeture du clac. C?est après l?arrivée des autorités civiles et militaires que le wali, Ahmed Maabed, donnera le premier clac. Le wali dans une brève intervention remarquera l?étendue des drames qui ont jalonné la dernière décennie dans la wilaya de Jijel et se félicitera qu?on fasse ce film « pour qu?on n?oublie pas ceux qui sont tombés pour que l?Algérie reste debout ». Pour revenir à cette fiction réalisée par Kamel Dahmani pour le compte de NAXOS-TV, elle retrace durant 90 minutes les vicissitudes endurées par une étudiante, Kenza, depuis son kidnapping par un groupe terroriste jusqu?à sa fuite avec Radjeb, un terroriste gagné par la politique de concorde civile. Le retour à la liberté ne sera pas aussi chose facile. Dans leur fuite, les fugitifs essuieront une embuscade au cours de laquelle le compagnon de Kenza est abattu par ses ex-acolytes. La « miraculée de la concorde civile » n?a plus qu?à compter sur sa seule résistance. Le rôle de Kenza est tenu par la comédienne Razika Ferhane tandis que les principaux rôles masculins sont revenus à Mourad Khen et Kamel Rouini. La direction de la photographie est assurée par Ahmed Zine Bessa alors que l?ingénieur du son est Essaïd Ghenifi. Enfin, la direction de la production est dirigée par Mohamed Benaidja assisté par Athmane Yachir. Dans son film, Kamel Dahmani nous semble braquer son ?il autant sur les méfaits de la décennie rouge que les « bienfaits » de la concorde civile. Une fiction, selon nos discussions avec des membres de l?équipe du tournage qui triture les dispositions de la loi sur la concorde civile qui finira par nourrir l?étrange relation qui se noue entre le geôlier et sa captive, laquelle relation reflète le destin cahotant d?une jeunesse égarée aux repères chancelants. Nous pressentons un film qui assurément voguera entre le cachet mélodramatique, le sentimentalisme, voire panégyrique. A ce stade, on ne peut préjuger si l?angle d?approche vire vers la thérapie cinématographique ou seulement une célébration de la loi sur la concorde civile. Bien que cette morale politique puisse paraître lourdaude pour certains, il nous reste tout de même à patienter pour découvrir le rendu final pour juger le traitement radiographique de ce feuillet de notre histoire contemporaine.


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