Algérie

Cinéclub Un réseau se met en place



Cinéclub
                                    Un réseau se met en place
Initiative - Un projet portant sur la création d'un réseau associatif de cinéclubs à travers tout le pays est mis en 'uvre par le biais d'une formation initiée par l'association Cinéma et Mémoire de Béjaïa.
L'objectif est de créer une dynamique autour de la diffusion et la promotion du cinéma.
«Nous venons d'organiser une formation en direction d'une trentaine de jeunes désirant monter des cinéclubs à travers toute l'Algérie», dira Habiba Djahnine qui ajoute : «Nous avons pu constater ces dernières années, notamment à la suite de la création de notre association Béjaïa Doc, l'engouement des jeunes pour le cinéma et l'intérêt en conséquence pour la mise en place de cinéclubs afin de mener des débats et des interrogations.»
Ainsi, une trentaine de jeunes passionnés du 7e art venus de Djanet, de Djelfa, de Batna, de Constantine et d'autres régions du pays, ont dernièrement participé à un cycle de formation à Béjaïa.
L'idée est donc de pouvoir les former pour créer un réseau de cinéclubs.
«Dans un premier temps, ils sont formés, puis, dans un deuxième temps, ils repartent dans leurs villes respectives avec des films, donc avec une programmation», explique-t-elle, et de poursuivre : «Nous allons ensuite essayer de voir, selon les cas, ce qui leur manque, pour les aider à monter des projets et à les équiper, de façon à les rendre autonomes.»
Ainsi, l'association Cinéma et Mémoire propose un suivi et une assistance technique et logistique sur l'année en vue d'agir concrètement dans leurs villes respectives.
Interrogée sur la raison ayant motivé son association à mener cette initiative, Habiba Djahnine répondra : «Il y a énormément de jeunes qui écrivent à notre association ' qui existe depuis cinq ans ' pour différentes raisons : certains pour être formés, d'autres pour voir des films' chacun a des objectifs différents, mais nous avons senti un besoin très fort et une envie pressante de cinéma. Les jeunes aiment le cinéma. Ils sont de plus en plus intéressés par l'audiovisuel. Ils veulent avoir de plus en plus d'expériences dans la pratique cinématographique.» Quant à l'objectif de tout cela, Habiba Djahnine dira : «C'est de leur permettre de monter des projets personnels, de développer leur structure pour montrer des films au public. C'est aussi pour leur permettre de s'épanouir (la culture est un élément d'épanouissement extraordinaire), mais également de se cultiver, de s'ouvrir au monde, d'apprendre à parler, de défendre leur film, leurs projets'»S'exprimant sur la question de savoir s'il existe en Algérie une culture de cinéclub, Habiba Djahnine répond : «Elle existe, mais elle est très faible. Elle a existé par le passé et ce, à travers la Fédération algérienne des cinéclubs. Mais depuis la fermeture des salles, il y a de moins en moins de cinéclubs.»
Nous ne pouvons parler d'insuffisance dans les cinéclubs, car, selon Habiba Djahnine, «nous sommes encore dans une forme d'expérience. Nous ne pouvons parler d'insuffisance parce qu'il n'y a pas encore de bilan. Il faut qu'il y ait d'abord des années et des années de pratique pour qu'on puisse réfléchir sur des insuffisances. En revanche, il faut pousser les gens à tenir longtemps: le problème, c'est la mobilisation et l'absence des salles». Toutefois Habiba Djahnine reste optimiste parce qu'il existe des initiatives individuelles activant à animer des cinéclubs, à savoir ceux de Constantine, de Béjaïa ou encore d'Alger. «Il y en a cependant quelques-uns qui font du bon travail et contribuent à promouvoir le cinéma», se félicite-t-elle. «Certes le public ne réagit pas encore au film parce qu'il n'y a pas encore d'habitude, mais dans quelques années, c'est-à-dire lorsqu'il y aura vraiment une tradition de cinéclub, les gens assisteront de plus en plus nombreux aux projections et c'est cela l'essentiel», indique-t-elle. Habiba Djahnine a, en outre, mis l'accent sur l'importance du cinéclub, qui, selon elle, «permet de promouvoir le cinéma, de construire une culture cinématographique, d'apprendre à regarder, à développer un langage cinématographique, une critique et de mener une analyse'»


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