Algérie

Cimetières français en Algérie : Des plaintes contre la France



Plusieurs familles vont déposer plainte contre l'Etat français : une auprès du parquet pour violation de sépultures, l'autre auprès du tribunal administratif. Le dossier est suivi par Me Jacques Cavanna, avocat au barreau de Montpellier, qui préside l'Association de défense des cimetières français en Algérie et anime des relations entre les bâtonnats de Nîmes et Montpellier et Algériens. En Algérie, où il a fait plusieurs visites ces dernières années, il est bien connu, à la fois des Algériens au travers des articles qui ont été écrits sur lui, particulièrement dans notre journal, et par les autorités puisqu'il a eu l'occasion de rencontrer le ministre des Affaires religieuses sur la question des cimetières. La plainte annoncée, réunit à ce jour neuf familles, quatre dans l'Hérault et cinq à Marseille. Ces familles entendent protester contre l'attitude de l'Etat français dans le regroupement des cimetières français en Algérie. L'opération critiquée avait été lancée au début des années 2000. Dans nos colonnes, le 14 mars 2005, on pouvait lire : « Un plan d'action et de coopération relatif à la réhabilitation des 549 cimetières français en Algérie (400 000 sépultures civiles) a été engagé dès 2003, après la visite d'Etat du président Chirac en Algérie ».L'opération avait été suivie d'effets dans plusieurs localités dont Oran, ce qui a suscité le courroux des familles des défunts. L'avocat explique à nos confrères du Midi-Libre : « L'Etat a fait procéder, de manière unilatérale et sans consulter des familles concernées, à la suppression de pratiquement un tiers du cimetière d'Oran (') Avec beaucoup de délicatesse, c'est-à-dire à la pelle mécanique. Lorsqu'on construit une maison à Lattes, si l'on découvre trois os, on arrête le chantier et on fait venir les archéologues. A Oran, on ramasse les os à la pelle mécanique. Sans aucun respect pour les familles qui y ont les leurs enterrés ». L'avocat français, qui a grandi à Belcourt, garde un lien très fort avec l'Algérie où il revient chaque année à la Toussaint (jour traditionnel de visite des cimetières pour les chrétiens).Cette année, il est parti au « pays » avec une délégation d'une quinzaine de rapatriés venus se recueillir sur les tombes de leurs parents. « Remettre en état nos cimetières en Algérie, c'est une bonne chose mais le faire de cette manière, c'est condamnable », explique-t-il. Jacques Cavanna souligne, par aillleurs, l'attitude du maire de Montpellier, Hélène Mandroux, « qui, dans le cadre du jumelage avec Tlemcen, ville de l'ouest algérien, a donné son accord pour 'parrainer' les cimetières juif et chrétien afin qu'ils soient bien entretenus ». La préfecture héraultaise serait ainsi, selon lui, la première ville française à répondre à une vieille revendication de l'association dont il parlait dans El Watan le 2 août 2007 : « L'idéal est d'arriver à un parrainage sinon à un jumelage et une prise en charge, par une commune de France, de la remise en état et l'entretien de ces lieux. Cela permettra aux maires des deux rives de développer leurs relations dans les autres domaines d'activités », suggère Jacques Cavanna.


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