Le mur d'enceinte qui vient d'être édifié autour du carré des martyrs de la révolution de la ville d'Oran au niveau du cimetière de Aïn El-Beïda a «désorienté» plus d'un citoyen qui d'habitude rendent visite aux leurs chaque vendredi. Â Â Â Â Â Â Â Â Selon plusieurs interlocuteurs, le mur en question, censé délimiter le carré où reposent nos glorieux chouhada, a fait que nombreux citoyens ont perdu leurs points de repère pour retrouver les leurs au niveau de ce cimetière comme par exemple compter les rangées ou se repérer par rapport à un arbre ou à un objet, en plus du passage limité qui ne permet pas une grande fluidité de personnes, surtout le vendredi. Un septuagénaire, B.Hasni, ancien moudjahid, nous précisera que les sépultures des chouhada sont éparpillées un peu partout dans le cimetière. Cela semble exact en parcourant la plaque érigée à ce niveau et qui évoque plus de 1.400 martyrs natifs de la ville d'Oran. Une visite sur les lieux en cette matinée calme et humide, nous fait découvrir le mur dont tout le monde en parle. Effectivement, il entoure quelques carrés se trouvant juste devant l'entrée principale de ces lieux. Les citoyens qui entrent par cette porte sont obligés de passer par l'étroit passage tracé dans le mur même pour aller de l'autre côté, sinon faire un long détour et pénétrer par une autre porte. Les tombeaux, reliques d'une glorieuse époque, les uns entretenus, les autres envahis par les herbes, ne portent pas tous des noms. Ils sont nombreux, en effet, les martyrs inconnus tels que la sépulture presque disparue d'une jeune chahida de Sidi Bel-Abbès morte en 1961 sous les mains des tortionnaires du sinistre 2ème bureau. Des noms et l'épitaphe: «Mort pour l'Algérie» ornent les stèles. Bendahmane Saada, guillotiné, Benslimane Houaria, Ammour Mohamed, Cherfaoui Ali et bien d'autres chouhada, dont l'âge ne dépassait guère la trentaine reposent à tout jamais dans le périmètre. Au gré du hasard, on découvre la tombe de Hadj Ghaouti Bendellal, un pieux, un bienfaiteur au grand coeur et un révolutionnaire, disparu il y a quelques années après avoir bien rempli toute une vie. Il aurait aimé être enterré dans le carré des sacrifiés. Autres remarques, la grande stèle commémorative érigée à l'entrée du cimetière ne porte plus la liste des chouhada guillotinés à la prison d'Oran. Le cimetière de Aïn El-Beïda a été inauguré en 1956, bien dans le sang. Ses premiers locataires étaient pour la plupart de jeunes fidaï, tombés au champ d'honneur à la fleur de l'âge. Et comme chacun le sait, le terrain en question a été rétrocédé par Kaïda H'lima. Il a été ouvert car les autres cimetières de la ville à l'image de Sidi El-Ghrib, Moul Douma, El-Melh, etc. étaient devenus saturés.
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Posté Le : 25/02/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : T Lakhal
Source : www.lequotidien-oran.com