Algérie

Cimenterie de Meftah : 1,7 milliard DA d'indemnisation aux travailleurs


M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, était hier l'hôte de la commune de Meftah où il a visité l'usine d'amiante ciment qui a été fermée au mois de février dernier pour cause de risque toxique tant pour la santé du citoyen directement ou de contamination des sols, de l'air et de l'eau. Et c'est pour procéder au lancement de l'opération de dépollution de l'usine, de sites de stockage de produits toxiques et des sols environnants que le ministre s'est rendu.

Il y a lieu de rappeler que cette usine est opérationnelle depuis les années soixante-dix et qu'avec le temps, des fibres et des résidus d'amiante se sont déposés sur les équipements, les bâtiments et les sols intérieurs et extérieurs, atteignant, selon une enquête du Bureau international Veritas mandaté par le ministère de l'Environnement, une présence significative de fibres d'amiante sur le site de plus de 6,7 fibres/cm3 alors que les normes admises ne doivent pas dépasser les 0,1 f/cm3. Devant la gravité de ce constat et les risques encourus aussi bien par les quelque 390 employés que par les habitants de la région ainsi que tout l'environnement, le gouvernement a décidé la fermeture de cette usine, de la dépolluer et de l'intégrer dans d'autres investissements propres et plus rentables. Et c'est justement pour lancer la première opération que M. Chérif Rahmani s'est déplacé sur le site où il a rencontré la presse nationale pour donner des explications. Ainsi le ministre affirma que le gouvernement, «soucieux de la préservation de la santé du citoyen qui n'a pas de prix ainsi que l'environnement qui a reçu depuis de longues années des attaques de toutes sortes», a décidé dès 1998 de retenir l'option de l'utilisation sécuritaire de l'amiante, avec la perspective de son interdiction à long terme, et c'est là la première opération qui va dans ce sens. Il affirma qu'il a fallu batailler sur tous les fronts pour obtenir cette fermeture car «les lobbies aussi bien étrangers que nationaux ont tout fait pour faire douter l'opinion publique de la dangerosité de l'amiante, malgré le constat scientifique dressé un peu partout dans le monde».

M. Rahmani a également indiqué que le gouvernement a décidé d'interdire l'importation, la production et la commercialisation de ce produit et son remplacement par d'autres matières comme le plastique, le fer et autres.

D'autre part, le gouvernement a décidé, a ajouté le ministre, d'une indemnisation «juste et équitable des travailleurs qui exerçaient au niveau de cette unité en leur octroyant des indemnités d'un montant de 1,7 milliard de dinars à titre de compensation».

Cette usine, implantée sur une superficie de 25 ha, abrite encore beaucoup de produits dangereux et hautement cancérigènes: il y a encore 530 t d'amiante entreposées dans un hangar et qu'il faut détruire, 7.000 t de produits finis constitués essentiellement de tuyauteries que le PDG estime non dangereux si on les utilise pour l'assainissement. Et en plus de tout cela, il y a quatre sites où sont enterrés des déchets d'amiante très dangereux dont trois à l'extérieur de l'usine. Mais malgré les assurances des responsables de l'usine qui affirment que ces déchets sont enfouis à plus de 8 m sous terre, selon les normes internationales de sécurité, le risque demeure présent d'une remontée accidentelle de ces substances et il y a lieu de trouver un moyen de les éliminer définitivement. Enfin et pour la cimenterie de Meftah qui continue à susciter un vaste mouvement de contestation, pour apprenons que le groupe français Lafarge sera, à partir du 1er septembre prochain, à pied d'oeuvre et que parmi les points les plus importants de la convention signée avec ce groupe, il y a la mise à niveau environnementale pour laquelle l'Algérie ne fera aucune concession. En outre, le volet managérial de la cimenterie sera pris en charge à 100 % par le groupe français qui s'est engagé à travailler selon les normes internationales, surtout en ce qui concerne l'environnement.




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