Algérie

Cimenterie de Debil (M?sila)



Les premiers inconvénients Misant sur l?expansion du village et les effets immédiats en matière d?emploi au lendemain de l?implantation de la cimenterie d?Orascom sur son territoire, la population de Debil, entourée de sollicitations du constructeur à un moment donné, s?était rendue compte, 18 mois après l?entrée en production de l?usine, que sa situation socioéconomique n?avait pas tellement évolué, et que même y vivre était devenu problématique, eu égard aux effets néfastes des explosions sur le quotidien de tout un chacun. C?est en ces termes que sont explicitées les deux correspondances transmises par le président de l?association El Amel de Debil, en date du 18 janvier 2005, au chef du gouvernement et au wali de M?sila entre autres, et dont deux copies sont parvenues à El Watan. Dans ces dernières sont relatées les péripéties du black, out que les autorités locales et les responsables de l?usine n?ont cessé de pratiquer face aux revendications sans cesse renouvelées par la population.Dans la première correspondance, l?accent a été mis sur la politique de marginalisation et d?exclusion dont demeure victime la population de Debil. Preuve en est, lit-on dans cette correspondance, la litanie de missives transmises aux responsables de l?Algerian Cement Company (ACC), filiale d?Orascom, demeurant sans écho, et les promesses exprimées de vive voix par les autorités locales à travers différentes rencontres, précisément liées au problème de l?emploi des citoyens de Debil dans la cimenterie, littéralement ignorées aussitôt les rencontres terminées. La duplicité des responsables de la cimenterie a été également mise en exergue dans cette correspondance par le fait que la disponibilité à toute épreuve de ces responsables, notamment la priorité à l?emploi aux habitants du village démontrée devant les deux experts de l?International finance corporation (IFC) organisme pourvoyeur de fonds d?Orascom pour ce projet ayant visité le site de Debil lors de la phase de recherche des sources de financement, s?était totalement éclipsée et laissé place à l?indifférence sidérale face aux frustrations de cette population. Face à cette indifférence et les promesses des autorités locales, auxquelles se sont greffées les méthodes alambiquées de recrutement des responsables de l?ACC, les citoyens de Debil redoutant toute velléité de l?ACC à procéder à un recrutement parmi les villageois, notamment au niveau de la deuxième ligne de production qui va être lancée incessamment ne semble pas, lit-on dans cette correspondance disposés à subir indéfiniment cette situation « qui n?en finit pas de nous être préjudiciable. Outre son maintien dans l?infernale spirale du chômage, la population de Debil subit depuis l?entrée en production de la cimenterie, les effets néfastes de l?utilisation effrenée des explosifs pour la mise à la disposition des matières premières leur intensité et leur fréquence n?ont pas été sans conséquence sur les personnes et les habitations. Faisant subir, aux uns, lit-on dans la 2e correspondance, notamment aux enfants des traumatismes psychologiques et aux autres des dégradations précoces à travers leurs profondes fissurations ». D?autant plus que la population encourt un grave danger, a soutenu la président de l?association El Amel, par le fait que le village se trouve dans la même couche géologique que les gisements de calcaire et les explosions provoquées de nuit et par effet de propagation causent d?une part des traumatismes aux personnes rendant leur quotidien cauchemardesque, et d?autre part des dommages aux habitations. Outre cela, il y a la hantise de voir les structures du sous-sol affectées par l?intensité des explosions jusqu?à faire disparaître la présence de l?eau souterraine. Face à cette situation inédite, la population de Debil semble naviguer à vue, eu égard au black-out entourant cette affaire, et qu?aucune instance ni les autorités locales, encore moins les responsables d?ACC, n?ont daigné prendre leur responsabilité face à une situation qui pourrait être à l?origine d?un drame. Toutes nos tentatives pour joindre la direction générale de l?ACC à Alger se sont avérées vaines.


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