Algérie

Cimenterie de Béni Saf : La justice saisie pour trancher un litige entre les actionnaires



Deux mois après la reprise en main de la cimenterie de Béni Saf par GICA, le groupe public propriétaire de 65% de son capital, et alors qu'était attendue le 1er octobre la mise en ?uvre de l'élimination de la pollution atmosphérique dont elle est la cause, il n'en sera rien. C'est ce qui a été expliqué à la ministre de l' Environnement, venue en visite samedi.En effet, une pièce maîtresse de l'équipement constituant le filtre à manche ne correspond pas aux caractéristiques techniques figurant sur le contrat de livraison. Pour rappel, le filtre à manche de dernière génération, commandé pour 1 856 740 euros, une fois installé, doit permettre d'en finir avec les émanations de poussière qui polluent l'environnement et nuisent à la santé des Béni Safiens. Il doit également favoriser un gain en productivité grâce à l'élimination d'une perte de production partant en volutes poussiéreuses dans l'atmosphère.
Le dédouanement de la vingtaine de containers constituant cet équipement sera achevé au cours de la semaine prochaine. A titre indicatif, la livraison d'un tel équipement nécessite six mois de délai pour sa livraison, sachant qu'il s'agit de pièces usinées spécialement pour l'importateur et qu'il faut par ailleurs 30 jours d'arrêt de l'usine pour les installer. Or, l'arrêt programmé pour le 1er octobre l'a été également en vue d'autres opérations d'entretien et de rénovation. C'est dire le casse-tête que constitue la livraison d'une pièce ne correspondant pas aux normes contractuelles.
Le fournisseur a été mis en demeure de résoudre le problème. Il est attendu ce 19 septembre. Un responsable de GICA s'est, à cet égard, lourdement étonné que le fournisseur ait livré une pièce non conforme aux spécifications des normes contractuelles. Dans son propos, la suspicion n'a pas écarté l'idée d'un mauvais coup de la part du partenaire saoudien, auquel n'a pas été renouvelé le contrat de management de l'usine, un contrat arrivé à expiration le 17 juillet dernier. Un durable conflit d'intérêts entre les deux partenaires a fini par les séparer.
Aujourd'hui, GICA dégage publiquement sa responsabilité dans le retard à équiper SCIBS d'un filtre à manche, puisque, argue-t-il, il a consenti un tel investissement sur toutes ses usines à travers le pays. Le groupe public reproche à Pharaon d'avoir, durant ses 14 ans de management, refusé d'investir dans l'équipement, n'étant intéressé que par le partage des dividendes et sa rémunération au titre du management : «Il poussait à fond le four, jusqu'à 3600 tonnes/jour de clinker, dépassant son débit nominal qui est de 3000.
Aujourd'hui, sous notre responsabilité, le four tourne entre 2800 et 3200 t/j.» Cependant, il y a lieu de mentionner, sans que cela déculpabilise Pharaon, que les termes du contrat de dupes passé avec GICA l'encourageaient dans cette voie. Le résultat est qu'aujourd'hui les deux partenaires sont en justice pour non-exécution des décisions du conseil d'administration et en arbitrage auprès de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. Signalons enfin, selon le responsable de GICA vantant l'engagement de son groupe en faveur de la protection de l'environnement, qu'il va être procédé à l'élimination des huiles askarels à SCIBS.
Cette opération, qualifiée de première du genre dans les cimenteries algériennes, est engagée pour un montant de 17 millions de DA. Par ailleurs, une offre de service a été annoncée pour l'incinération des déchets médicaux et industriels dans les fours des cimenteries.


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