De grandes
sociétés nationales à la place des SGP (Société de gestion de participation),
c'est ce qu'a annoncé M. Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation, au
cours d'une conférence de presse organisée jeudi après-midi au siège de GICA
(industrie des ciments), la première SGP à subir cette transformation. En
effet, GICA englobe toutes les entreprises étatiques spécialisées dans les
matériaux de construction, plus particlièrement le ciment qui subit
actuellement une grande tension, qui a nécessité l'importation d'un million de
tonnes. Le choix de cette SGP a été imposé donc par la fluctuation du marché
national des matériaux de construction.
Ce qui peut influer négativement sur la bonne
marche du programme présidentiel, dont la construction d'un million de
logements et la réalisation de nombreuses infrastructures ne sont pas des
moindres et qui nécessitent un approvisionnement important et régulier en
ciment et en granulats divers. Actuellement, GICA englobe 12 cimenteries pour
une production annuelle de 11,5 millions de tonnes de ciment.
La palme revenant à celle de Chlef avec près
de 2 millions de tonnes. Ainsi, après le passage de GICA au statut de très
grande société nationale, le gouvernement compte passer à la vitesse supérieure
en produisant 20 millons de tonnes de ciment et près de 7 millons de tonnes de
granulats, en y injectant un investissement supplémentaire de 180 milliards de
dinars. Avec cette production, la part du marché qui reviendrait à la future
société nationale avoisinerait les 85 % contre 67,33 %, le reste étant détenu
par Lafarge et la cimenterie Orascom. Sur le plan organisationnel, la nouvelle
entreprise sera du genre SPA et son capital sera ouvert au privé, national ou
étranger. L'entreprise sera dotée de départements et de filiales qui
exécuteront les décisions de la direction générale, et disposera de son propre
réseau de production et de distribution, ce qui limitera les pratiques
spéculatives que nous vivons actuellement. Questionné sur le sort des
distributeurs privés, le ministre affirme que «ils continueront d'exister mais
ils seront contrôlés rigoureusement et ils devront justifier la destination de
chaque sac de ciment qu'ils auront vendu». En outre, la nouvelle entreprise
nationale aura toute latitude pour se développer dans le sens le plus large du
terme et créer même sa propre école de formation, ce qui lui permettra de
bénéficier de compétences humaines appréciables.
C'est donc afin de remplacer les SGP qui
n'étaient que de petites entreprises d'une cinquantaine de personnes qui
contrôlaient des groupes (holdings), une pyramide complexe qui ne permettait
pas une gestion saine et rapide de ces entreprises, mais contribuait plutôt à
gêner toute prise de décision rapide d'un côté, et à entretenir un flou qui ne
profitait qu'aux spéculateurs, de l'autre.
GICA est donc la première action d'une série
qui vont suivre et qui toucheront tous les secteurs car, d'après M. Abdelhamid
Temmar : « depuis un an environ, la politique économique de l'Algérie a changé
et nous voulons, maintenant, bâtir un appareil de production national
compétitif qui limitera les importations et pourra même se tourner par la suite
vers l'exportation». C'est à un véritable renouveau du secteur industriel
étatique qui fera redémarrer de manière efficiente l'appareil de production
national, qui se trouve dans une léthargie étouffante, que l'Algérie aspire et
c'est pour cela qu'elle a l'intention de créer des entreprises nationales
gérantes, à la manière de celles que nous avions avant, avec la seule
différence que la gestion sera plus libre et que leurs capitaux seront ouverts
à des partenariats. Concenant les entreprises étrangères, le ministre a rappelé
que la loi de finances complémentaire de 2009 «a réglé définitivement la
manière avec laquelle elles pourront exercer en Algérie et que, même si nous
avons encore besoin d'elles, elles devront se tourner vers les produits dont a besoin
l'Algérie».
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Posté Le : 29/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com