Algérie

CIMAISE



La palette, caducée pictural L?artiste plasticien n?est jamais à l?honneur dans notre pays ! ». C?est le constat amer du peintre Irki, auteur avec Akmoun d?une exposition des ?uvres de l?artiste peintre médecin de profession Mohamed El Ghali Benzaïbac. Atteint d?une tumeur au cerveau en 1992, il luttera pour la guérison dans l?expression artistique, suivra des cours et des conseils chez Irki, déambulera dans les couloirs de vernissage et d?exposition, rares faut-il le préciser dans notre pays, avant de rechuter en 2002 et se retrouver hémiplégique et cloué sur un lit, soigné par sa femme, chef du service d?ophtalmologie au niveau du CHU Frantz Fanon de Blida. Une belle leçon de courage 52 ans, quasiment immobile sur son lit, il fut extrêmement heureux d?apprendre le vernissage de ses ?uvres dans les couloirs du service, lui qui se sait condamné à un âge où l?être humain commence à récolter le fruit de ses efforts antérieurs. Sa femme déclare d?une manière catégorique : « Son mal est né des désagréments causés lors de son service national puis son service civil, l?absence de logement à notre mariage alors que nous exerçons la noble fonction de médecin. Mon mari est un introverti, un artiste et il s?exprimait à travers la peinture. » Plusieurs expositions avec d?autres peintres, notamment aux journées Baya, lui permettront de se faire connaître en tant que peintre, et M. Irki expliquera : « Il a su peaufiner son trait, utiliser les couleurs qui rendent sa région natale, les hauteurs de Médéa et, aujourd?hui, il va partir dans l?indifférence comme le fut avant lui M. Khelifi au début de l?année 2003. » Stressé, le docteur et peintre Benzaïbac a vécu toute une décennie 1992 à 2002 dans la lutte contre une maladie qui ne pardonne pas avec beaucoup d?efforts pour continuer à peindre, à exprimer sa souffrance par d?autres moyens, par de la couleur ; passionné par la nature il est né sur les hauteurs de Tibhirine, à Médéa il enregistrera les tonalités et les vibrations de la région pour les rendre à travers des tableaux exposés aujourd?hui dans le couloir où son corps fatigué termine sa courte trajectoire terrestre.


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