Algérie

Cible émouvante !



Cible émouvante !
Dans le paysage artistique algérien, Hakim Salhi est, musicalement et scéniquement parlant, inclassable par analogie avec le registre ambiant. Il ne détonne et ne fausse(note) nullement le décor mélomane. Hakim Salhi s'investit entièrement dans sa profession... de foi : entertainer ! Il allie chant, son et danse. En clair, il fait du show...au c'ur. Aussi, ayant des semelles de vent (en poupe), il est aérien et lunaire. Car c'est le « Moonwalker » algérien. Danseur, chanteur et chorégraphe (remember les ballets féminins de Sidi Bel Abbès où il séjourna pendant deux ans et Boumerdès), il a trouvé sa voie (et voix). Depuis ses succès d'estime Yamina dont le texte est du grand poète du ch'ir el malhoun (poésie chantée) Mostefa Benbrahim, (immortalisée par Ahmed Wahbi et plus tard Khaled, à travers une version en 1990 et une nouvelle figurant sur son nouvel album Liberté) et Sahraoui, il ne cesse de se bonifier. C'est qu'il affiche franchement son ambition. Et cela se ressent dans son nouvel opus intitulé Cibla. Une cible émouvante d'un gentleman-sniper. La flèche de Cupidon, l'amour, quoi ' Une direction orchestrale recherchée et enlevée dont la trajectoire passe par du rythme raï, wahrani, alaoui, tindi, dance, latino...Pour ce faire, Hakim Salhi s'est entouré d'une fine équipe. Une conception collégiale. Et il n'y a pas eu d'erreur de casting ! Il a convié sur Cibla des « guests » comme Mohamed Rouane, Hamidou, Réda Sika, Joe Batory, Mohamed Samir, Fitas Nadjib'Histoire d'avoir un tempo electro, acoustique, andalou, chaâbi, raï, dance ou encore afro-beat sur des compositions qu'il a signées. Et le tout sous les auspices d'arrangeurs filant du bon son tels que Amine Déhane, Serdi Réda, Kamel Sahnoun, Ouahib Lotfi ou Omar Hanib. Douze titres bien ficelés où Hakim Salhi pose une voix de crooner de raï. La chanson éponyme Cibla est un raï-alaoui, Takla Aalih, un autre raï nappé d'un tapis synthétique, Rani Sarahtek, du wahrani-medahate, N'goul Ma Fi Galbi, une bluette électrique, Mama Africa, un hymne choral entonné avec Hamidou, Joe Batory, Tawas et Mériem. Le CD compte aussi des remix de Khomeissa et Activi Navigui en guise de bonus tracks.Cependant, le titre Naâraf Mes Limites est le plus laborieux et recherché. Une ballade electro méditerranéenne mêlant des riffs gypsy de Réda Sika, du Turkish blend (mélange turc) arraché au bouzouki et mandole blanc de Mohamed Rouane, tout en' accords parfaits. « J'interprète mon propre répertoire. Du raï, chaoui, tindi, alaoui'Le répertoire algérien. Je suis un chanteur algérien et j'appartiens à tous les Algériens...Dans mes textes je parle de l'amour, la séparation, les retrouvailles, les sentiments...J'essaie de ne pas être trop compliqué dans l'écriture des textes. Je veux être accessible... », présentera-t-il la teneur de son nouvel album et ce, non sans passion pour le patrimoine et terroir. La preuve !' Il a remis au goût du jour l'instrument de percussion traditionnel de l'Ouest du pays. Le guellal, appelé aussi le kalouz, plus précisément à Maghnia, Sebdou, Sidi Bel Abbès. C'est devenu sa caisse de résonance surtout quand il joue du alaoui. « J'ai été conquis par cet instrument magique, le guellal. Depuis, je ne peux plus m'en passer sur scène... », confie-t-il son addiction. Récemment, il a fait fureur avec au Canada ainsi que durant le Festival panafricain d'Alger qui s'était déroulé durant le mois de juillet 2009. Les journalistes africains et arabes, couvrant l'événement, ont demandé de quelle nationalité était Hakim Salhi car médusés par sa performance scénique. Un show à l'américaine s'inspirant du King of Pop, Michael jackson. « Michael Jackson est une icône. Il m'a inspiré énormément ! Il a beaucoup fait pour les pauvres dans le monde. Il était généreux et humain. C'est l'usure qui l'a tué... », saluera-t-il la mémoire de l'auteur mythique de Billy Jean. Par ailleurs, Hakim Salhi vient d'écrire, composer et d'enregistrer, contre toute attente, un single pas du tout futile, traitant du dramatique phénomène des harraga. Un titre intitulé Ya Babour. Il s'agit d'une chanson chorale où des artistes ont posé leur voix de concert, comme Liès Ksentini, Samah Akla, Kader Japonais, Salima Abada, Narimane Machaâl, Amel d'Alhan Oua Chabab et bien sûr, Hakim Salhi. Les arrangements sont signés Réda Serdi, Tayeb Drifoul, Braznou Wahab et Amine Belhaouès. Bref, on l'aura deviné, Hakim est en lévitation à hauteur d'homme...orchestre. Hakim Salhi. Cibla/1 CDEditions CGA-IZEM


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