Ciblé

Cet événement risque de faire date, dans la mesure où les futures sorties du Président sur le terrain seront accompagnées d’un dispositif sécuritaire des plus drastiques et, de toute façon, les bains de foule, seront bannis du protocole présidentiel.Après l’attentat kamikaze de Batna, le président Bouteflika a été, de nouveau, la cible d’un nouvel attentat lors de sa visite dans la wilaya de Bouira. Fort heureusement, ce second attentat a été déjoué grâce à la vigilance des forces de sécurité.
La nébuleuse terroriste, en quête d’actions médiatiques, pour se faire congratuler par les nababs d’Al-Qaïda, cible particulièrement le président de la République, pour ce qu’il symbolise comme haute autorité de l’État, mais aussi pour son projet de réconciliation nationale qui a fait tant de mal à l’organisation de Droukdel qui a perdu beaucoup de ses éléments et qui ne trouve plus d’arguments “théologiques” pour justifier ses crimes contre le peuple algérien.
Au moment où Bouteflika reprenait son bâton de pèlerin, en se passant des traditionnels bains de foule présidentiels, par mesure de précaution. Et les faits lui ont donné raison. Un carnage a pu être évité. Car, connaissant le mode opératoire des meutes de Droukdel, l’attentat n’aurait pas fait dans la dentelle.
Toujours est-il que cet événement risque de faire date, dans la mesure où les futures sorties du Président sur le terrain seront accompagnées d’un dispositif sécuritaire des plus drastiques et, de toute façon, les bains de foule, seront bannis du protocole présidentiel.
Tout cela intervient quelques mois seulement avant l’élection présidentielle de 2009 et la révision de la Constitution. Même si Bouteflika n’a pas encore tranché sur la question de briguer ou non un troisième mandat, l’on se demande si ces attentats ne sont pas destinés à le décourager de le faire. L’on imagine mal, en effet, comment Bouteflika pourrait mener campagne alors qu’il se sait dans l’œil du cyclone.
Il est évident que la classe politique attend, depuis fort longtemps, de connaître la décision de Bouteflika au sujet de sa candidature pour un troisième mandat. L’attentat manqué de Bouira risque de précipiter la chose. Cependant, cet attentat raté pose surtout la question de savoir qui a intérêt à barrer la route au président Bouteflika ?