Algérie

CHUTE DU COURS DU PETROLE



CHUTE DU COURS DU PETROLE
Gouverner c'est prévoir. Souvenons nous des impacts de la chute des cours du pétrole en 1986 sur la société algérienne : crise financière, crise économique, crise sociale (révolte de 1988) et crise politique avec une véritable guerre civile plus de 200.000 morts , l'Etat ne pouvant plus distribuer des revenus sans contreparties productives pour calmer le front social avec un point culminant, cessation de paiement fin 1993 et rééchelonnement en 1994.Quel système de communication afin d'éviter l'information informelle, la rumeur, dévastatrice dont l'origine est le manque de transparence renvoyant d'ailleurs à la démocratisation de la société dans son ensemble où l'Algérie doit profiter de cette crise pour se diversifier, objet de cette contribution'1.- Nous sommes à l'ère de la mondialisation. Comme le note mon ami le docteur Emile H. Malet président du Forum mondial du développement durable dans son dernier ouvrage « défendre la civilisation face à la mondialisation (Paris- 2014), le monde est en pleine décomposition et l'univers s'apparente de plus en plus à un cirque économique qui s'est affranchi de la culture des anciens et des valeurs universelles Il est temps de redémarrer sur des bases neuves, oser la culture du risque, établir une justice sociale, vivre le cosmopolitisme culturel pour un devenir solidaire et défendre les valeurs de notre civilisation oublié, concilier le présent qui doit être scruté aux lumières du passé, en fait concilier la modernité et les traditions qui recèlent des trésors culturels qui pourraient nous permettre de vivre mieux ensemble en favorisant une société participative et citoyenne. En ce monde turbulent et incertain, sous réserve d'une gouvernance renouvelée, l'Algérie malgré la chute du cours des hydrocarbures a l'ambition de ses choix. La majorité des responsables algériens ne savent pas communiquer provoquant parfois des dégâts tant au niveau national qu'international sans compter les couts financiers. Certains responsables à intervalles réguliers, sur des sujets stratégiques qui engagent l'avenir de la nation, se contredisent dans leurs discours, assistant également à des discours contradictoires d'un département ministériel à un autre. La crédibilité du pays est ainsi remise en cause, laquelle doit reposer sur la constance des positions mais également devant être adaptée aux nouvelles réalités mondiales. D'où l'importance d'une bonne communication se fondant sur un système d'information cohérent, un discours de vérité, où avec la révolution du système des télécommunications, le monde est devenu une maison en verre. Les discours et le système de communication doivent mettre en relief les insuffisances mais également les efforts considérables fournis durant la période 1963/2O14 dans le domaine socio-économique, international du pays et les atouts quand à son immunité et sa crédibilité face aux puissances de ce siècle. Le concept de crise que traverse notre pays doit se hisser au niveau de la crise du monde et ne pas rester une crise de société bloquée et sous-développée. Le monde entier est aujourd'hui traversé par une crise des pouvoirs, d'identité, et de savoir. Le décalage entre ce que nous pouvons faire dans ces domaines et ce que nous ne pouvons pas faire doit traverser, frapper les esprits et créer une dynamique qui impliquerait tous les citoyens, afin d'en faire de vrais acteurs : sans adhésion se fondant sur une société participative, il est impossible de rétablir la confiance et de relever les défis d'un processus de développement multidimensionnel : la méthode étant persuasion et simplification. Cela renvoie à l'Etat de droit et à la bonne gouvernance. Un pays qui veut se développer doit préparer les choix importants qui doivent indiquer : comment se pose le problème, quelles sont les contraintes techniques, quels sont les choix possibles et les ensembles de choix cohérents et quelles sont les conséquences probables de ces choix ' Les études technico-économiques permettent rarement de prévoir de façon absolue les conséquences d'un choix. La plupart des décisions économiques se présentent comme des paris et les études ne sont finalement, que « des réducteurs d'incertitude » Les facteurs technico-économiques ne sont d'ailleurs pas les seuls à influencer les responsables. Des considérations humaines et politiques et géostratégiques sont souvent déterminantes. Ainsi, après étude d'un problème, les responsables politiques peuvent être amenés à ne pas choisir la solution la plus économique, pour des raisons politiques ou géostratégiques. Mais il importe que ces décisions soient prises par des responsables informés des données technico-économiques.2.-Quelles sont les recommandations globales d'une communication active se fondant sur un discours de réalisme de vérité ' J'en recense dix.Premièrement, il s'agit de préparer l'opinion médiatiquement et organiquement aux ajustements structurels et sociaux entre 2015/ 2020 par le biais d'une communication active, afin de redonner CONFIANCE. C'est une condition incontournable pour impliquer la population qui a besoin, de croire que les réalisations futures sont à sa portée. L'objectif est le redressement national au profit de la collectivité nationale. Dans ce cas il faut que des gens crédibles et on revient à la MORALE.Deuxièmement, les Algériens souhaitent que leurs responsables leur ressemblent, ces derniers devant éviter d'essayer que c'est au peuple de leur ressembler.Troisièmement, la prise en charges des demandes exprimées par une couche sociale ne doit pas perdre de vue le fait qu'on peut dans certaines situations s'opposer pour des raisons tant économiques que de sécurité nationale, comme c'est le cas avec la chute du cours du pétrole ne pouvant continuer à verser des salaires sans contreparties productives (suicide collectif) mais l'austérité doit être partagée. L'exploitation de la crise peut apporter gros si elle est perçue comme un demi-mal si elle permet d'approfondir les réformes structurelles, la réhabilitation du travail et de l?intelligence.Quatrièmement, il faut que les discours se présentent sans démagogie avec la modestie qu'exigent l'imaginaire et le mental algérien.Cinquièmement, les Algériens sont angoissés et même très angoissés par les assauts de la nature, par la violence humaine et les déchéances sociales et économiques. Le discours doit trouver des réponses réelles qui répondent en priorités à ces angoisses.Sixièmement, la société algérienne comme toutes les sociétés humaines est structurée en fonction de plusieurs paramètres sociologiques : catégories d'âge, profession, sexes, statut sociale, statuts religieux, statut politique. Pour ce faire l'inventaire de ces catégories est essentiel pour le ciblage médiatique et surtout convaincre.Septièmement, l'opinion publique nationale se ligue normalement autour de discours rassembleurs capables de lui réaliser un certain accomplissement.Huitièmement, le discours doit s'imprégner de choses banales tirées du quotidien et éviter la langue de bois.Neuvièmement, la communication moderne doit utiliser les nouvelles technologies, l'information étant donnée au temps réel à travers Internet, et reste une affaire de terrain, de travaux d'enquêtes, d'une information crédible, système qui s'est effritée et donc non de bureaux climatisés.Et enfin dixièmement, les discours doivent éviter le soufflement et la monotonie, innover sur le plan de la forme et du contenu, éviter tant la sinistrose que l'autosatisfaction destructrice.En résumé, les batailles futures pour le développement seront conditionnées par la bonne gouvernance et la valorisation du savoir ne pouvant continuer à naviguer à vue : l'exemple récent le plus frappant est le cas d'Air Algérie à Bruxelles où la communication officielle feint d'ignorer les règles commerciales internationales se réfugiant dans un chauvinisme désuet. Mais cela ne concerne pas seulement Air Algérie. Il existe des dizaines de conflits au niveau des tribunaux internationaux, rappelons-nous les différents arbitrages perdus par Sonatrach, occasionnant des pertes se chiffrant en millions de dollars, faute de non maîtrise et de maturation des contrats.




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