Algérie

Chute des cours du pétrole



Chute des cours du pétrole
L'Opep a indiqué lundi prévoir un début de "rééquilibrage" du marché pétrolier en 2016, la baisse des prix qu'elle a favorisée devant peser sur la production de ses concurrents et contribuer à atténuer l'excédent structurel d'offre.Après des années de croissance "phénoménale", la production des pays n'appartenant pas au cartel devrait plonger cette année, note l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans son rapport mensuel.Cette baisse n'atteindra plus 380 000 barils par jour, comme prévu en décembre, mais près du double, soit 660 000 barils par jour, après des années de croissance de 2 millions, estime l'organisation, selon qui "2016 (...) sera l'année du début du processus de rééquilibrage" du marché.Cette annonce, qui tend à valider la stratégie de l'Arabie saoudite d'inonder le marché pour maintenir ses parts de marché, intervient alors qu'un nombre croissant de pays de l'Opep, souffrant de la chute des prix, souhaitent une baisse de la production du cartel.Le prix du pétrole a chuté de moitié en un an pour s'installer sous la barre des 30 dollars le baril, un seuil jugé improbable il y a encore quelques mois. Dans ce contexte, le Nigeria, qui assume la présidence tournante du cartel, a souhaité une réunion extraordinaire de l'Opep "début mars". Après avoir culminé à 56,87 millions de barils par jour (mbj), la production non-Opep devrait redescendre à 56,21 mbj cette année, une chute principalement encaissée par les Etats-Unis (-0,38 mbj). La Russie, qui a enregistré une production record de 10.90 mbj en décembre, devrait elle aussi voir celle-ci reculer, selon le rapport. Le marché n'en reste pas moins dans une situation de "surabondance persistante d'offre", note l'Opep. Excédentaire de près de 2 mbj en 2016, il pourrait toutefois s'équilibrer si le cartel, qui vient de réintégrer l'Indonésie, parvenait à limiter sa production à 31,65 mbj, selon ses projections. L'Opep a produit en moyenne 31,85 mbj l'an passé. La hausse attendue de la demande mondiale (+1,26 mbj), à 94,17 mbj, couplée à la baisse de la production non-Opep, effacerait théoriquement une grande part de l'excédent mondial de production. Le rapport ne dit cependant pas mot de l'Iran, un pays membre de l'Opep, à nouveau autorisé à exporter librement son pétrole depuis la levée, samedi, des sanctions internationales liées à son programme nucléaire, et dont le retour massif sur le marché pourrait bousculer la donne.Simultanément à la publication du rapport lundi, Téhéran a ainsi annoncé augmenter sa production de 500 000 barils par jour. L'offre pourrait rester excédentaire en 2016Les prix du pétrole, qui sont tombés à leur niveau le plus bas depuis plus de 12 ans, pourraient continuer à baisser car l'offre devrait rester surabondante cette année du fait de la hausse de la production de l'Iran, a estimé l'Agence internationale de l'énergie."Le marché pétrolier est confronté à la perspective d'une troisième année consécutive où l'offre dépassera la demande de 1 mbj (million de barils par jour)", a indiqué l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole publié mardi, avec "une tension énorme sur la capacité du système pétrolier à l'absorber efficacement".Avec la levée samedi des sanctions économiques et financières qui frappaient l'Iran, à la suite de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire, la production mondiale pourrait s'accroître d'environ 300 000 barils par jour d'ici à fin mars, selon l'agence énergétique basée à Paris. L'Iran produit actuellement 2,8 millions de barils par jour et en exporte un peu plus d'un million, et le pays insiste sur le fait qu'il a la capacité d'augmenter sa production de 500 000 barils par jour.Cette hausse contrebalancera largement la baisse de régime des producteurs non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), comme les Etats-Unis: ils devraient pomper 600 000 barils de moins cette année, après une hausse de 1,4 mbj en 2015 et même 2,4 mbj en 2014. "Alors que le rythme de la constitution des stocks se détendra au second semestre du fait de la baisse de production des pays non membres de l'Opep, à moins d'un changement, le marché pétrolier se noiera dans un surplus d'offre", a prévenu l'AIE. Demande moins vigoureuseDans ce contexte, marqué aussi par une croissance de la demande moins forte que prévu, "les prix pourraient encore baisser", a-t-elle souligné.Les cours ont subi une chute vertigineuse depuis la mi-2014, qui s'est accentuée l'été dernier, et évoluent actuellement sous la barre des 30 dollars le baril, contre plus de 110 dollars il y a un an et demi.Au total, la production mondiale de pétrole s'est accrue de 2,6 mbj en 2015 pour atteindre 96,31 mbj, après une hausse de 2,4 mbj l'année précédente, a détaillé le bras énergétique des pays développés de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).Les pays de l'Opep, Arabie saoudite en tête, ont pompé quelque 32 mbj en moyenne l'an dernier, soit 1 mbj de plus sur un an. Les pays hors cartel ont eux écoulé 57,6 mbj, grâce notamment à "une production américaine obstinément robuste" malgré la chute de près de 70% du nombre de puits d'extraction en activité. La consommation de pétrole s'est également inscrite en hausse, mais à un rythme moins soutenu (+1,7 mbj), s'établissant à 94,5 mbj l'an dernier, contre 92,8 mbj en 2014.La croissance de la demande a fortement ralenti au quatrième trimestre, en raison d'un début d'hiver clément dans l'hémisphère nord et de perspectives économiques plus sombres en Chine, au Brésil, en Russie et dans d'autres économies très dépendantes des cours des matières premières. En 2016, la hausse de la demande sera un peu moins forte que prévu, du fait aussi d'un renchérissement du dollar, selon l'AIE. Celle-ci a révisé en légère baisse sa prévision, à 95,7 mbj, contre 95,8 mbj précédemment.Le Fonds monétaire international (FMI), qui a abaissé mardi ses prévisions de croissance pour cette année et la suivante, a estimé que les effets positifs de la chute de l'or noir s'atténuaient à mesure qu'augmentaient les pertes des pays producteurs et que fondaient les investissements dans l'exploration et la production de pétrole et de gaz. Accuser le coupLes prix du pétrole peinaient à se reprendre après avoir fortement chuté depuis vendredi alors que la perspective du retour des exportations iraniennes de brut risque d'aggraver la situation de surabondance d'offre qui grève le marché depuis plus d'un an et demi. Les cours du pétrole échangé à Londres et New York ont fortement creusé leurs pertes en fin de semaine dernière, finissant sous les 30 dollars vendredi et signant ce lundi à l'ouverture des échanges asiatiques de nouveaux plus bas en plus de douze ans. L'attention (des investisseurs) va de nouveau se focaliser (ce lundi) sur la direction des prix du pétrole, sur lesquels une pression supplémentaire s'exerce maintenant qu'il a été officiellement confirmé que l'Iran a reçu le feu vert pour réintégrer le marché pétrolier, a commenté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.De son, côté, Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, a souligné que l'entrée en vigueur officielle de l'accord nucléaire - même s'il avait été largement anticipé par le marché - a enlevé aux investisseurs le mince espoir de voir éventuellement la levée des sanctions retardée et ainsi a ouvert la voie à une nouvelle débandade des cours.Sur la semaine dernière, le marché pétrolier a déjà subi une chute de plus de 11% à New York et de près de 14% à Londres, à peine freinée par un petit rebond jeudi. Depuis le début des échanges lundi, il a perdu jusqu'à près de 4,4% à Londres et 2,6% à New York, lesté par les attentes du retour prochain des exportations iraniennes à la faveur de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire.En application de l'accord historique conclu en juillet entre Téhéran et les grandes puissances, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a certifié samedi que l'Iran avait respecté ses obligations visant à garantir la nature strictement pacifique de son programme nucléaire. Cette attestation a entraîné la levée des sanctions économiques et financières de l'UE, des Etats-Unis et de l'ONU avec effet immédiat. Ces dernières ont asphyxié l'économie de Téhéran, puissance régionale et membre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes de gaz. Levée des sanctions au pire moment Depuis lundi, l'Iran est désormais à nouveau en mesure d'exporter des quantités illimitées de pétrole et de gaz. Cette offre additionnelle n'aurait pas pu intervenir à un pire moment étant donné que le marché est déjà sur-approvisionné en pétrole, ce qui signifie que l'excédent va encore s'accroître, ont expliqué les analystes de Commerzbank. Comme annoncé depuis des mois, le ministère iranien du Pétrole a ordonné lundi l'augmentation de la production pétrolière du pays de 500 000 barils par jour, alors que le pays produit actuellement 2,8 millions barils par jour. Le marché pétrolier est soumis à une extrême pression depuis décembre en raison des inquiétudes macroéconomiques, de l'offre croissante de l'Opep et d'un temps doux, ont observé les analystes de Barclays, estimant qu'il était encore trop tôt pour savoir quel type d'impact le retour de l'Iran aurait sur le marché et jusqu'à quel point il était déjà anticipé dans les prix.Il est peu probable que le volume de production (iranienne) augmente beaucoup plus significativement cette année, ont toutefois tempéré les analystes de Commerzbank, citant les exemples de l'Irak et de la Libye auxquels il a fallu environ 12 mois pour regagner leur niveau de production originel après les guerres de 2003 et 2011.D'autant, ont-ils ajouté, que l'Iran n'a pas pu investir dans ses infrastructures pétrolières pendant de nombreuses années en raison des sanctions et doit désormais rattraper ce retard.Les analystes de Barclays ont cependant souligné que les capacités d'exportation de l'Iran pourraient bien surprendre le marché étant donné les réserves de brut actuellement stockés par le pays.La plupart des analystes s'accordaient en tout cas pour dire que l'afflux de barils supplémentaires de brut en provenance d'Iran allait compromettre toute reprise des prix dans un avenir proche, ouvrant la voie à un déclin encore plus prononcé des prix de l'or noir, qui pourraient plonger jusqu'à 20 dollars le baril dans un futur proche. Le brut américain tombe à un plus bas de 12 ansLe baril de brut américain a plongé à un nouveau plus bas de 12 ans hier, en dessous du seuil des 28 dollars, plombé par l'Agence internationale de l'énergie qui a prédit que le marché se noierait "dans un surplus d'offre". Le baril de "light sweet crude" (WTI), la référence américaine du brut, pour livraison en février, est tombé à 27,92 dollars le baril, dans les échanges électroniques en Asie. Le WTI s'est ensuite repris légèrement, s'échangeant contre 28,15 dollars, en baisse de 31 cents, aux environs de 02H40 GMT. La dernière fois que le WTI avait clôturée en dessous de 28 dollars remonte à septembre 2003. Le Brent, référence européenne du brut, pour livraison en mars, cédait 13 cents à 28,63 dollars. Lundi, le Brent est tombé sous les 28 dollars pour la première fois depuis novembre 2003. L'AIE a expliqué dans son rapport mensuel publié mardi que les cours pourraient continuer de reculer cette année car l'offre devrait rester surabondante, du fait de la production iranienne."Le rapport de l'AIE a joué un grand rôle dans la chute des cours", a dit Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. La chute de l'or noir a eu des répercussions sur les places financières, où des milliards de dollars sont partis en fumée.Mardi à la clôture, après un weekend prolongé, le WTI a perdu 96 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 28,46 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).A Londres, le Brent a au contraire progressé de 21 cents à 28,76 dollars, rattrapant une partie du terrain perdu la veille sur l'Intercontinental Exchange (ICE).




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