CHU Damerdji Tedjini : D'énormes risques au service de neuro-chirurgie

C'est une phrase lourde de sens qui a été proférée par un proche d'un patient hospitalisé dans ce service. Et il n'a pas complètement tort puisque, dans le vaste CHU Damerdji Tedjini, aucune indication n'est placardée pour orienter les visiteurs ou les malades vers ce service dont les locaux étaient ceux de la maternité.Après moult recherches, une fois en face de cette vieille bâtisse, toujours sans indication, on a dû passer par le service psychiatrique installé au rez-de-chaussée. On s'est faufilé dans les couloirs de la neuro-chirurgie, un service sensible, avant d'atterrir chez des spécialistes grelottant de froid par manque d'étanchéité dans les fenêtres. Et sans quasiment de salamalek, ils vident leurs tripes «Nous avons des malades qui affluent de pratiquement toutes les wilayas de l'Ouest et du Sud. Nos conditions de travail sont lamentables». Selon eux, la structure est inadaptée : «Nous disposons d'une seule unité d'hospitalité (hommes, femmes, enfants) avec des sanitaires en commun». Et de revendiquer un «bloc opératoire puisqu'à l'heure actuelle, «nous ne disposons que d'une salle équipée». Quand on sait que 5 00 malades ont été opérés durant une année, en dehors des urgences, l'on est en droit de dire que ce sont des prouesses que réalisent les corps médical et para médical dudit service. «La climatisation centrale dans le bloc et dans les chambres des malades est défectueuse». Les malades, en période de pluies, sont trempés. Mais, ce que craignent les médecins et les infirmiers, c'est aussi le «risque infectieux en l'absence de filtre dans la climatisation. On n'est pas à  l'abri d'une contamination». Le service, en outre, manque cruellement de personnel paramédical (des infirmiers et des  médecins réanimateurs) Et le comble, diront les travailleurs «la nuit, les lieux baignent dans l'insécurité».Mal lotis, nos interlocuteurs évoquent la rupture du stock d'un médicament essentiel, comme Thiopental, un anesthésique intraveineux, Protoxyde d'azote, un anesthésique gazeux en plus de l'oxygène médical. Il y a de quoi espérer ne pas tomber malade devant cette situation désastreuse…