Chronologie d'une bérézina

«Elle n'est pas du tout importante pour nous cette dernière rencontre face au Chili. Terminer 23e ou 24e c'est pareil, le mal est déjà fait». Les mots d'un Saci Bouletif dépité. Le constat est là. Le handball algérien est au plus bas comme le révèle le classement final du 24e Championnat du Monde de handball qui se tient au Qatar et prendra fin le 1er février prochain. Jusqu'à cette Bérézina, le pire parcours était enregistré en Croatie en 2009 avec une19e place. À vrai dire, tous les signaux étaient au rouge avant l'entame de la compétition universelle. Mauvaise préparation, démobilisation, mauvaise gestion de la fédération, etc. Beaucoup de paramètres qui laissaient prédire cette déroute qui semble laisser tous les responsables indifférentspréférant être au chevet de la balle ronde dont la campagne du côté de la Guinée Equatoriale n'a pas été meilleure. Un «pliage de bagage» précoce en terre qatarie et une couronne africaine qui n'aura pas vraiment pesé face aux cadors du handball universel dans un groupe «C», certes très relevé avec laprésence de la France, la Suède, mais aussi la République Tchèque et... l'Egypte, que les Algériens n'ont pas réussi à contenir essuyant les revers les uns après les autres (5 défaites en autant de matchs). Même la modeste sélection Islandaise a pris le meilleur sur les coéquipiers de Messaoud Bekrous qui, sur le plan individuel, n'a pas été à la hauteur des attentes lui qui avait terminé meilleur artificier et meilleur joueur lors de la CAN-2014 abritée par l'Algérie. Pire encore, même l'Arabie saoudite s'est permis de dominer les Verts pour le match de classement les enfonçant un peu plus pour rendre l'échec plus cuisant. Et comme si ce n'était pas suffisant, l'EN a essuyé une nouvelle défaite face au Chili (28-30), alors qu'elle menait16 à 10 à la pause, pour pointer à la dernière place (et puis quoi d'autre '). Un match joué devant des travées vides de la salle Duhaïl de Doha. Les supporters algériens ont, cette fois, boudé les gradins car éc?urés par les ternes prestations livrées par les poulains de Réda Zeguili. Le driver national n'a pas hésité à mettre tout le monde devant ses responsabilités en révélant: «Il faut se poser plusieurs questions: comment les joueurs se sont préparés pour ce Mondial. Je suis presque seul depuis février et j'ai tout fait pour préserver l'équipe. J'ai démissionné à trois reprises et mes joueurs m'ont demandé à chaque fois de revenir sur ma décision. Où est le président de la Fédération qui ne daigne même pas répondre à mes appels. Où est le directeurtechnique national. Chacun doit assumer ses responsabilités car l'équipe n'appartient pas à Zeguili», avant de promettre de tout déballer à la fin du tournoi. Tensions, crise interne, mauvaise gestion, le handball national n'a décidément pas fini de manger son pain noir. Le 7e titre africain n'était que l'arbre qui cache la forêt comme l'a si bien dit Saci Boultif : «Il n'y a aucun problème entre les joueurs qui s'entendent très bien contrairement à ce que disent certains dans l'entourage de l'équipe. J'espère que beaucoup de choses vont changer à tous les niveaux. On a fait du chemin de 2010 à 2014 avec un titre africain au bout qui a malheureusement caché pas mal de choses. Depuis notre titre de Coupe d'Afrique rien n'a bougé, aucune amélioration. Nosrésultats sont à l'image de notre tournoi, de notre Fédération et du handball algérien en général. Tant qu'on restera à ce niveau là, tant qu'on ne veut pas progresser, tant qu'il n'y aura pas d'hommes qui veulent hisser le handball algérien à son meilleur niveau, on continuera à régresser». Les joueurs et le sélectionneur ne sont pas les seuls responsables de ce «crash». Ils ne doivent aucunement payer les pots cassés des autres. En attendant une réaction des responsables du sport en Algérie, la petite balle est placée sous perfusion.M. T.