Algérie

Chronologie d'une affaire énigmatique



Au centre d'une affaire de torture qui n'a pas encore livré tous ses secrets, Bouguerra Soltani se tait. Depuis son retour prématuré de Suisse, le leader du Mouvement de la société pour la paix (MSP) se tient loin des feux de la rampe. Près d'une semaine est passée sur l'éclatement de cette affaire, c'est toujours le silence total. Il ne réagit pas aux graves accusations portées par un certain Nouar Abdelmalek, jusque-là inconnu du monde de la presse. M. Abdelmalek, qui s'est réfugié depuis trois ans en France, a accusé Bouguerra Soltani d'avoir participé en 2005 à sa torture dans les locaux de la police de Châteauneuf, à Alger. Ainsi, la victime a saisi récemment Track Impunity Always (Trial), une association suisse qui lutte contre l'impunité dans le monde. C'est à travers cette ONG que M. Abdelmalek a pu déposer une plainte contre Bouguerra Soltani en Suisse pour torture. Une plainte qui a contraint le chef du MSP à prendre ses jambes à son cou, quittant dans la précipitation vendredi dernier le sol helvétique. En se rendant en Suisse, M. Soltani ne savait pas qu'un procès était intenté contre lui. Aujourd'hui, Nouar Abdelmalek semble le faire trembler. Mais qui est cette victime ' Selon les informations recueillies par Trial, M. Abdelmalek a exercé comme fonctionnaire au ministère de la Défense nationale. Dans le cadre des fonctions qu'il exerçait au sein de cette institution, M. Abdelmalek avait publié en 1998 un rapport impliquant Bouguerra Soltani dans une affaire de recrutement d'un jeune islamiste algérien envoyé en Afghanistan. L'élaboration de ce rapport aurait marqué le début des hostilités, a expliqué M. Abdelmalek à Trial, affirmant qu'il a été mis en congé.« Mais Abdelmalek a continué à publier des articles dans la presse dénonçant les agissements de Soltani », a souligné cette ONG, qui a livré le « récit » de cette affaire de torture sur son site. « Le 29 juin 2005, M. Abdelmalek a été arrêté sur la base d'accusations fallacieuses. Des gendarmes l'ont alors emmené de force au siège de la brigade de Beni Messous où il a été torturé durant plusieurs jours. Le 1er juillet 2005 au matin, des fonctionnaires l'ont conduit au centre de Châteauneuf. Ce jour-là, M. Soltani, alors ministre d'Etat, s'est rendu dans la salle où se trouvait Abdelmalek afin de diriger la séance de torture durant environ deux heures. Au cours de cette séance, la victime dit avoir subi le supplice du chiffon, de nombreuses décharges électriques au ventre, aux pieds et aux mains, des torsions des pieds en vue de les fracturer et ; comme il n'a pas échappé à un tournevis introduit dans une cicatrice récente sur son pied droit. Afin de le pousser à signer de fausses déclarations et des documents vierges, M. Soltani a ouvertement dirigé les tortures en encourageant et incitant les agents à exercer ces actes inhumains. M. Abdelmalek a été menacé de ne jamais sortir vivant de ce lieu de détention », a indiqué Trial. Cela est-il vrai ' Bouguerra Soltani cache-t-il quelque chose ' Dans un communiqué rendu public, son parti nie tout en bloc. L'affaire reste énigmatique'


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