Algérie

Chroniques de mon village en streaming



En raison de l'arrêt des activités culturelles et la fermeture de leurs espaces, en raison de la pandémie liée au Coronavirus, le Centre algérien de développement du cinéma (Cadc) a repris, cette semaine, ses projections en streaming sur sa page facebook. Le public a été, en effet, convié à regarder, tout en appréciant le tendre film Chroniques de mon village de Karim Traïdia. Projeté, notamment au Festival du film méditerranéen d'Annaba, en 2016, le film avait plu grâce à sa simplicité et l'authenticité du propos. Inspirée de l'enfance même du réalisateur, cette fiction a pour cadre la région de Besbas à Annaba en 1960. Bachir a 9 ans et rêve de devenir fils de chahid (martyr) car «les fils de chahid auront tout à l'indépendance». Il met en place un plan qui le débarrassera de son ami François, l'ennemi de son pays et de son père Saddek qui ne lui sert à rien, car il les a abandonnés à leur sort, sa mère, ses frères et lui...Dans cette comédie dramatique, l'enfant qui rêve de devenir fils de chahid est balloté entre l'école, ses chamailleries avec son camarade, ses tracasseries familiales la maison, en passant par la montagne où vit son père qu'il n'aime pas, sa fausse amitié pour l'ennemi qu'est ce jeune Français qui lui donne de l'argent pour que sa mère lui lave son linge et enfin Tchicha, cet homme naïf qui rêve à son avenir paisible post-indépendance grâce à ses économies qui lui permettront d'acheter des poules et des coqs et agrandir sa ferme. Des rêves pieux à l'orée de l'indépendance. En effet, la guerre qui touche à sa fin, n'est pas le principal moteur de ce film même si elle est bel et bien présente sous le visage du soldat de l'armée coloniale et du traître, sans oublier son pendant socio-économique à travers le visage de la population algérienne, flanquée d'une représentation pauvre mais toujours digne et forte. Le film est rehaussé par le remarquable jeu de la célèbre comédienne tunisienne, Fatma Ben Saâdane, qui lui insuffle dynamisme et énergie.Racontée presque comme une fable, Karim Traïdia n'omet pas, pour autant, de glisser une fin plutôt triste des plus inattendues, comme symbole d'une désillusion quant à l'avenir hypothétique du pays.


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