Algérie

Chronique : Le cercle vertueux


D ans cette situation de crise qui perdure et en ces temps de vaches maigres, l'épargne associée à l'autonomie, à la prévoyance et à la précaution pour assurer l'avenir, pousse les individus à « mettre de côté » en prévision de coups durs... Et ce réflexe serait justifié en pareille conjoncture. Néanmoins, la thésaurisation et l'accumulation de richesses pour la richesse obèrent l'économie de partage et le commerce équitable. Elle laisse place à la captation et à la spéculation propice aux trafics en tous genres, alors que la réalisation de projets utiles pour la société permet à la fois la circulation des biens et la relance de la consommation, génératrice de plus de croissance et de prospérité. L'entreprenariat, l'investissement sont des finalités naturelles pour l'argent à l'échelle de la nation. Et la juste rémunération de ceux qui ne sont pas dans le circuit marchand, mais qui veillent à la sécurité, à la santé et surtout à la préparation du citoyen par une saine éducation est une reconnaissance de l'abnégation et du sens du devoir que ne cessent de cultiver les serviteurs de l'Etat. A eux d'être servis à leur tour par un traitement honorable qui les mettra à l'abri du besoin.Leur propre dépense et leur consommation tireront en principe la croissance vers les cimes, accompagnant une production durable. Tel est le cercle vertueux tant espéré. C'est ainsi que l'argent devra être gagné, comme tout bien, il ne doit pas être mal acquis, sinon, comme le souligne le vieil adage, il ne profitera jamais. En dépit de toutes les considérations spirituelles avancées précédemment, il n'y a tout de même aucune raison de ne pas vouloir gagner de l'argent pour améliorer notablement sa condition et celle de ses proches. Mais pour être surtout un élément constructif dans le tissu social et économique de la société, il y a lieu d'investir et de fructifier les capitaux pour l'intérêt de tous. Ainsi le dénuement pourra-t-il reculer et la misère refluer. Parce que si l'argent n'a pas d'odeur, comme disait Vespasien, la pauvreté en a une. Elle est persistante et parfois « piquante ». Aussi est-il est légitime de s'en sortir. La dignité de l'être humain chez les personnes pauvres doit être absolument respectée, mais il faut 'uvrer pour que l'état de pauvreté cesse et pour qu'il soit mis fin à l'indigence. Hormis les cas extrêmes d'allergie véritable à l'argent dans les comportements ascétiques et de vie acceptée dans le dénuement, la pauvreté ne constitue pas une fin en soi.Lorsque la misère s'abat, il est du devoir du miséreux de l'annihiler. Certes, c'est par des moyens légaux et licites qu'il faut en finir avec le manque et la gêne. Auquel cas, un travail justement rémunéré, un commerce honnêtement entrepris et une activité sérieusement menée sont autant de biais louables pour gagner sa vie honorablement et sortir donc de la situation de contraintes et de privations accablantes dans laquelle se trouve la personne indigente et, par là, s'affranchir surtout du carcan de l'assistanat. Dans cette configuration, il n'y a plus aucun scrupule à recevoir de l'argent dûment et honnêtement gagné. C'est comme s'il y avait toujours quelque chose de louche et de suspect à être riche. Sans vouloir faire absolument l'éloge du faste, il paraît curieux de tenter de justifier un train de vie conséquent. Le malaise devant la richesse mine les relations entre les êtres. Et il n'y a aucune raison de susciter des problèmes avec la richesse en tant que telle, lorsqu'il n'y en a pas et lorsque l'argent est dûment et honnêtement gagné. Simplement, il faut savoir assumer la responsabilité qui en résulte. C'est ce que nous traiterons dans la prochaine chronique.
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