Algérie

Chronique judiciaire



Couteau ou planche en bois ? Le mis en cause explique les « raisons » de son acte, qui a nécessité à la victime un certificat d?incapacité délivré par une structure hospitalière. L?instruction judiciaire, s?appuyant sur une enquête de police, a fait ressortir que le mis en cause, un homme de 25 ans, qui comparaissait devant la chambre pénale du tribunal d?Alger de Sidi M?hamed le 6 février dernier, est coupable de coups et blessures volontaires. Ayant fait usage d?une arme blanche (couteau) pour agresser un homme plus âgé que lui. L?accusé, sous mandat de dépôt depuis quelques semaines, doit répondre de l?acte d?accusation lu par la présidente de l?audience. « Je n?ai rien fait de tel, Mme la présidente. Je n?ai pas fait usage d?arme blanche. Je l?ai simplement agressé à mains nues, tout simplement », rétorque le jeune homme qui a du mal à se tenir debout. Les jambes flageolantes, l?homme a une mine juvénile. Il explique les « raisons » de son acte qui a nécessité à la victime un certificat d?incapacité délivré par une structure hospitalière. « Cet homme s?est présenté chez moi, un vendredi matin. Alors que j?étais encore au lit, il n?arrêtait pas de crier et de citer mon nom. Comme quoi j?avais crevé les pneus de son véhicule. Face à ce vacarme, je me suis levé pour l?inviter à quitter mon domicile et laisser ma famille en paix », poursuit l?accusé. Intervention de la présidente : « Vous oubliez de nous dire que vous l?avez agressé avec un couteau. » L?accusé, faisant chanceler la tête : « Je n?ai pas utilisé d?arme blanche. Wallah el aâdim (je le jure devant Dieu). On s?est battu à mains nues. » La parole est donnée à la victime, un homme d?une quarantaine d?années. Celui-ci se présente comme étant un résidant dans le même quartier que l?accusé qu?il connaissait « vaguement de vue ». « Je me suis présenté au domicile de cet homme, un vendredi matin, vers 9h15. Mon but était de me plaindre auprès de ses parents, car leur fils avait crevé les pneus de mon véhicule. Si je me suis présenté chez lui, c?est qu?un témoin l?avait vu à l??uvre. Ayant eu vent de ma présence, il s?est acharné sur moi, me blessant avec une arme blanche », soutient la victime. Celle-ci évoquera ensuite son passage au commissariat du quartier afin de déposer plainte. « Ce sont les policiers qui m?ont accompagné à l?hôpital », souligne encore la victime. Deux témoins seront appelés ensuite à la barre. Ils se présentent comme « amis » de l?accusé. L?un d?eux qui avait passé la nuit au domicile du mis en cause dit avoir tout vu. « J?étais présent lors de l?altercation. Mon ami a frappé ce monsieur avec une planche en bois. » Le mot est lâché. L?accusé semble gêné. Il fera de « nouveaux » aveux. « Oui, j?ai utilisé une planche en bois. Mais pas de couteau. » La défense plaide le doute. « Tout le monde parle de couteau mais cette arme on ne l?a jamais vue. C?est une pièce à conviction qui devrait se trouver ici au tribunal », signale l?avocat. Le verdict tombe une heure après : six mois de prison ferme.


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