CHRONIQUE DE KABYLIE

Je viens par cet espace donner mon point de vue sur les diff?rents projets d??lectrification, de servitude en eau potable et surtout d?alimentation en gaz de ville bloqu?s ou carr?ment report?s par des pratiques dites d?oppositions par les populations cens?es les recevoir et s?en servir.En effet, la politique de d?senclavement d?une r?gion, c?est avant tout les pr?dispositions des gens qui y r?sident ? recevoir les plans de d?veloppement ? coups de concessions ?ventuelles avant de les r?clamer aux autorit?s ; en d?autres termes, c?est d?accueillir ? bras-le-corps un projet destin? en premier lieu ? leur bien-?tre. Cela n?est bien pas facile ? r?aliser dans une soci?t? ou une r?gion o? les consid?rations subjectives mais d?une interpr?tation sociologique certaine r?gissent les faits et les r?actions des gens. D?s lors que les mentalit?s ne sont pas toujours pr?tes ? recevoir dans leur fief une route, une piste agricole ou tout projet d?utilit? publique, le cas de la Kabylie est dans ce domaine ?difiant. La Kabylie subit ? nos jours ce probl?me d?opposition aggrav? par son abandon par l?Etat et sa privation des grands projets de d?veloppement. Cette r?gion ?tait, depuis des lustres, hostile aux pr?dateurs et ? leurs effets, c?est ce sentiment qui est renvoy? par le subconscient des Kabyles au point de rejeter, sans penser, un projet qui n?est pas toujours le bienvenu. En effet, ? nos jours, entendre parler de l?ouverture d?une piste ou c?der un terrain pour utilit? publique est senti comme agression, motiv?e par la constante de ne pas c?der d?un pouce l?h?ritage des a?eux gard? jalousement comme ?nif?. Eh bien, le Kabyle et l?Alg?rien s?adonnent ? pr?ter tout, sauf ses propri?t?s terriennes, son fusil, son burnous et sa femme, bien entendu. C?est pourquoi laisser son terrain traverser par une ligne d??lectricit?, d?une conduite de gaz est un viol au sens corporel du terme, si ce n?est pas un affront ? celui qui accepte volontiers. Mais cette attitude joue souvent de mauvais tours. A notre ?poque, et pour que notre r?gion s??panouisse et que nos enfants ne nous le reprochent pas un jour, il est temps de s?ouvrir et de positiver les servitudes qui seront les bienvenues. Une mani?re aussi d?endosser tout abandon ou enclavement de notre r?gion qui, comme on le voit, n?est pas de la responsabilit? du seul Etat. En ?coutant r?cemment la Radio nationale, un responsable de la Sonelgaz a d?clar? carr?ment que le retard dans l?alimentation de la Kabylie en gaz de ville est d? ? 60 % au probl?me des oppositions. Enfin, je laisse le lecteur appr?cier la valeur v?nale et utilitaire d?un immeuble servi et d?un immeuble nu enclav?. Alors, accueillons les projets qui changeront notre vie et cessons de nous enorgueillir de certaines positions qui nous laisseront ? jamais nous chauffer en ces temps de froid avec une bonbonne de gaz ou d?un ?tre, l?kanoun, qui n?a plus de b?ches pour s?allumer ? d?faut d?appareils modernes fonctionnant au gaz de ville. Celui qui admire la beaut? doit supporter ses caprices, dit ? peu pr?s un adage populaire de chez nous.