Algérie

Christopher Ross nommé envoyé spécial par Ban Ki-moon



Un collaborateur de Rice pour régler le conflit du Sahara Va-t-on assister à un plan Baker bis dans le règlement du conflit du Sahara Occidental? Peut-être bien si l’on se fie au profil du successeur du très controversé Peter Van Walsum. En effet, c’est un diplomate américain qui prendra les rênes de la délicate mission de faire aboutir un éventuel plan de règlement du conflit entre le Maroc et le Sahara occidental. En effet, le secrétaire général de l’ONU, qui connaît que trop bien l’influence des Etats-Unis dans ce dossier, est allé puiser son envoyé spécial au sein même de l’équipe de choc du Département d’Etat américain! Ban Ki-moon va, en effet, procéder prochainement à la nomination de Christopher Ross en qualité d’envoyé spécial personnel pour le Sahara occidental. C’est le journal espagnol «El Pais» qui suit de près le dossier qui a révélé l’information dans son édition d’hier. Agé de 65 ans, Chrsitopher Ross a roulé sa bosse dans la diplomatie américaine et occupe actuellement le poste sensible de coordinateur de la lutte antiterroriste au sein du Département d’État américain. Il a été, également, pendant de longues années, ambassadeur dans plusieurs pays arabes notamment à Damas en Syrie mais aussi à Alger. A ce titre, ce diplomate chevronné est considéré comme un bon connaisseur du monde arabe. Christopher Ross devrait faire en sorte de convaincre les deux parties, le Maroc et le Polisario, d’enterrer la hache de guerre et d’amorcer des discussions sérieuses à même de solder ce passif colonial. Les observateurs estiment que la nomination de ce diplomate américain marque la disponibilité et la décision des Etats-Unis de donner un coup de pied dans la fourmilière. C’est une façon pour l’administration américaine, qui n’a pas trop pris au sérieux ce dossier, de signifier sa détermination à parrainer voire s’impliquer directement dans le processus de négociations entre Rabat et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara occidental. Entamées il y a un an, les discussions entre les deux parties n’avancent pas, après quatre rounds à Manhasset à New-York. Cet engagement de Washington constitue une bonne nouvelle pour le Front Polisario. On s’en souvient, ce fut sous la conduite de l’ex-secrétaire d’Etat, James Baker, que la résolution portant referendum d’autodétermination fut adoptée par le Conseil de sécurité en 1992. Les accords de Houston constituent également l’une des grandes victoires de la diplomatie américaine dans ce dossier. La désignation de M. Ross pourrait, donc, relancer le processus de paix du fait que la stature de l’Homme qui n’a rien à voir avec celle d’un Van Walsum qui a brillé par son parti pris flagrant pour le Maroc. Aussi, la désignation de Christopher Ross intervient quelques jours seulement après la tournée maghrébine de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice qui avait évoqué une des «bonnes idées sur la table». Mme Rice avait également fait montre de sa volonté d’en finir avec ce dossier. Ainsi, dimanche dernier à Rabat, Mme Rice est allée jusqu’à abattre le moral des responsables marocains en estimant «qu’il est grand temps de régler le conflit au Sahara occidental». Et d’ajouter «qu’il va y avoir une nouvelle série de négociations, nous allons la soutenir, il y a de bonnes idées sur la table, et il y a des moyens d’aller de l’avant», a-t-elle affirmé. «Nous n’avons pas besoin de repartir de zéro. Ce que nous recherchons, c’est une solution mutuellement acceptable». Le fait qu’elle ait précisé que «son pays allait soutenir la nouvelle négociation de paix «mutuellement acceptable» prouve que Mme Rice savait que son précieux collaborateur allait hériter de ce dossier. On assiste, donc, à une sorte de reprise en main du dossier sahraoui par l’administration américaine qui a tenté deux années durant de «vendre» vainement un plan d’autonomie néocolonialiste qui plus est remettait en cause une résolution de l’ONU. Or, l’instabilité du Maghreb, avec les infiltrations d’Al-Qaïda, semble avoir donné à réfléchir aux spins doctors américains. «Il est extrêmement important que le Maroc et l’Algérie aient de bonnes relations» a, en effet, tranché Condoleezza Rice à Rabat dans un discours qui sonne comme un rappel à l’ordre. En tout cas, la nomination de Christopher Ross est de nature à relancer sensiblement un processus plombé par le refus marocain de discuter d’autre chose que son plan d’autonomie adoubé par la France, l’Espagne et les Etats-Unis. Mais le profil de M. Ross, un expert des questions de terrorisme et de la sécurité, dénote cette volonté des USA de «sécuriser» le Maghreb via le règlement définitif du problème du Sahara occidental. Et c’est aussi le seul moyen qui permettrait aux Algériens et Marocains de s’unir dans le cadre de l’UMA. Amine Makri


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