Algérie

Christopher Ross fera-t-il plier le roi' AU SAHARA OCCIDENTAL ENTRE LE 20 MARS ET LE 3 AVRIL



La visite de l'envoyé spécial de l'ONU dans la région intervient au moment où de nombreux rapports font cas de l'utilisation de la torture par les forces de répression marocaines contre les militants des droits de l'homme sahraouis.
C'est le grand retour. Christopher Ross débutera une visite de 15 jours au Maghreb. Elle doit s'étaler du 20 mars au 3 avril. Son objectif: mettre en place un round de négociations basé sur des pourparlers directs entre le Front Polisario et le Maroc. Rabat lui déroulera-t-il le tapis rouge' «La visite, qui entre dans le cadre du mandat de M. Ross et des différentes résolutions du Conseil de sécurité, vise à préparer la prochaine étape dans le processus des négociations et une éventuelle reprise des pourparlers directs en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui devra assurer l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a annoncé vendredi, Eduardo del Buey, le porte-parole de l'ONU, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au siège de l'Organisation des Nations unies à New York.
Les Marocains qui ne jurent que par leur projet d'autonomie joueront-ils le jeu' Le souverain marocain a, quant à lui, fait du Sahara occidental une «question sacrée» et a juré de «ne pas céder un pouce» des territoires annexés depuis 1975. Christopher Ross fera-t-il plier le roi' Le droit du peuple sahraoui à s'exprimer quant à son avenir dans le cadre de l'organisation d'un référendum sera-t-il consacré' La résolution 2044 du Conseil de sécurité, qui doit expirer le 30 avril 2013, le lui garantit. Le Maroc ne veut pas en entendre parler. Conséquence: le conflit est entré dans un statu quo, une impasse, qui n'augure rien de bon pour les pays de la région. Le contexte géopolitique y est déjà explosif avec la crise malienne. «Le conflit actuel au Mali et les risques d'instabilité dans le Sahel et au-delà accentuent l'urgence de trouver une solution au conflit sur le Sahara occidental...», a prévenu le diplomate onusien. Les autorités marocaines jouent avec le feu. Elles ne peuvent cependant indéfiniment ignorer la légalité internationale et défier constamment la communauté internationale. La visite de l'envoyé spécial de l'ONU dans la région intervient au moment où de nombreux rapports font cas de l'utilisation de la torture par les forces de répression marocaines contre les militants des droits de l'homme sahraouis. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, qui avait séjourné au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012, a fait état de l'usage de cette pratique. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations...», avait révélé Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu'il avait animée à Rabat à la fin de sa mission qui a recensé des «témoignages crédibles faisant état de pressions physiques et mentales excessives sur des détenus au cours d'interrogatoires».
L'image renvoyée par le Royaume chérifien s'est davantage ternie avec l'affaire des députés européens qui ont été expulsés manu militari de l'aéroport de Casablanca. Ils voulaient s'enquérir de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Les derniers rapports du département américain et de l'ONU sur le trafic de drogue qui classent le Royaume chérifien en seconde position, juste derrière... l'Afghanistan, achèvent de noircir le tableau... Le Royaume, qui a besoin de redorer son blason, fera-t-il contre mauvaise fortune bon coeur' La visite de Christopher Ross aura valeur de test. Le Front Polisario n'a, par contre, pas le choix des armes. «Nous continuerons la lutte pacifique pour recouvrer notre indépendance et, si nécessaire, nous renouerons avec la lutte armée pour affronter l'occupation marocaine dans nos territoires», a déclaré, le 16 mars, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz... Christopher Ross avance en terrain miné...


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)