Chréa le 8 août 2016. Le thermomètre affiche 16°C en fin d’après-midi.
Le ciel est tantôt dégagé, tantôt brumeux, ce qui donne plus de beauté aux lieux. Dotée de sites naturels hors pair, de beaux sapins, pins et cèdres qui font sa particularité, la station climatique de Chréa, à 1.600 m d’altitude, est toutefois victime de la bêtise de l’homme. Ce dernier, au lieu de la préserver, semble la massacrer avec des constructions qui ne sont pas en harmonie avec son environnement.
Le béton y prend de l’ampleur au vu et au su de tous. Les constructions, dont la façade est en ciment, remplacent progressivement les beaux chalets revêtus en bois. L’architecture de montagne y est en extinction. Le plus grave est qu’aucune autorité ne daigne arrêter, ou sanctionner, les «massacreurs» de la nature. Chréa se dégrade de jour en jour, au moment où le discours officiel ne cesse de parler de la prise en charge des endroits touristiques par la tutelle (ministère). Sur le terrain, on n’y voit rien.
Bien au contraire, le «beau» discours officiel se heurte à une réalité plus qu’amère.
Une question se pose: les responsables du secteur du tourisme se déplacent-ils à Chréa pour voir son état réel de plus près? Ou s’amusent-ils à la considérer comme étant l’une des plus belles stations climatiques dans le monde, ni plus ni moins?
En déplacement à Chréa en ce mois d’août pour une villégiature, un ancien habitué des lieux se dit choqué: «Cela fait quelques années que je n’ai pas mis les pieds ici. Je suis venu faire un peu de marche dans les sentiers sinueux de la forêt pour profiter de l’air pur de Chréa. Finalement, je suis choqué de trouver du sable, du gravier, de la ferraille… jetés à même le sol et un peu partout. On a l’impression qu’on est dans des chantiers de ville abandonnés, alors qu’on se retrouve dans un coin censé être sévèrement protégé !»
Un autre ajoute avec beaucoup de regret: «Je suis venu à Chréa pour contempler ses beaux paysages et profiter de sa douce fraîcheur. Malheureusement, je me heurte à des décors de chantier un peu partout. Dommage pour une aussi belle station climatique comme Chréa. En plus, les ordures sont partout».
Pis encore, certains propriétaires d’anciens chalets ne prennent même pas soin de leur bien, même cas pour l’APC, qui semble abandonner les chalets qu’elle loue en bail. Aussi, des chalets sont entourés par de grands murs en béton, ce qui gâche l’environnement de cette région montagneuse.
Chréa risque ainsi de devenir méconnaissable dans quelques années si rien n’est fait pour la protéger.
Mohamed Benzerga
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Posté Le : 10/08/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Mohamed Benzerga
Source : elwatan.com du mercredi 10 août 2016