Algérie

CHOUHADA DE MOSTAGANEM OU LES LIONS DU DAHRA



CHOUHADA DE MOSTAGANEM OU LES LIONS DU DAHRA

CHOUHADA DE MOSTAGANEM OU LES LIONS DU DAHRA
L’histoire des hommes quelle qu’elle soit, celle impartiale une fois écrite, se dévoilera aux autres sans nul doute, pour marquer le temps et l’espace dans la loyauté et la dignité qui ont été le lien d’attache et le rendez-vous qui les aura conduits sur le panthéon afin de demeurer éternels.


CHOUHADA DE MOSTAGANEM OU LES LIONS DU DAHRA
Aujourd’hui, chacun se demande, quelle est la place dans l’histoire officielle que nous devrons réserver aux héros de la région du Dahra, et à tous les autres authentiques qui ont sombré dans l’oubli, parmi eux Benyahia Belkacem, qui est arrivé à se hisser dans le rang des grands devenant ainsi le symbole de toute une région qui peut être fière de lui . Aussi, si nous voulons être les acteurs de notre propre avenir, nous avons d’abord un devoir d’histoire envers les générations de cette région, car lorsque l’on porte un regard sur le passé, de cette wilaya, des noms célèbres nous reviennent à l’esprit et non des moindres, pour se rappeler Ould Aissa Belkacem, Benyahia Belkacem Benayed Bendehiba, Bordji Amar, Houcine Hamadou , Zerrouki Cheikh Ibn Eddine, Moulay Cherif et tant d’autres.. Dans cette revue historique les noms se mêlent et se recomposent au nom du souvenir, pour les évoquer dans la rubrique consacrée aux célèbres chahids de la cause algérienne.Des noms qui ont marqué l’histoire de Mostaganem, nous y revenons sur certains, afin de les faire revivre pour mémoire et marquer ainsi ce jour mémorable du 1er novembre, car lorsqu’il s’agit d’une figure historique, c’est la société ou les enfants de sa région qui revendiquent son héritage, le récupère et le remémore, bien que la réalité soit inscrite au cœur du présent quand elle n’est pas réduite au seul discours idéologique de sa légitimation. L’histoire est de comprendre si ce sont les hommes exceptionnels qui font leur devenir, ou est-ce les passions et les volontés de ces hommes qui ont construit l'histoire telle que nous la connaissons ? Ou plutôt ne deviennent-ils historiques, ou héros que parce que les circonstances, leur ont permis de le devenir ?



Le Chahid Abderrahmane Berrais
Peu de travaux ont été consacrés au chahid, Berrais Abderrahmane, ainsi qu’à d’autres, qui ont été au feu de l’action durant la colonisation. Personnalité modeste, le chahid, Berrais Abderrahmane est né le 29/05/1911 à Tigditt Mostaganem, il est le fils de Berrais Abdellah et Khedidja Ould Adda. orphelin de père étant enfant, il a suivi ses études à l’école Mehdi benkhedda (ex ; Jaumaire). Par la suite il ira vivre chez son oncle Berrais Hamida qui résidait dans la wilaya de Saida. Auprès de cet oncle, Abderrahmane apprendra le métier de cordonnier. Il sera appelé en 1931 au service militaire français qu’il effectuera en Syrie, de retour en Algérie il sera mobilisé encore et fera son service à Boufarik puis à Mazagran. Berrais Abderrahmane, adhérera tout d’abord aux scouts musulmans El Fallah en 1935, il fera aussi du théâtre, avec l’association «Tahdibia » qui était animée par M. Abdelkader Belmekki, hadj Ali Bensadoun, Mohamed Belkhouane , Sadek Benghali et Norddine Benguedouz; ils présenteront à l’époque une pièce intitulée «le dernier des Abeucérages » qui aura un grand succès, mais attirera l’attention des autorités coloniales qui l’interdira, mais malgré cela, la troupe théâtrale continuera dans la clandestinité et interprétera d’autres pièces en 1937 comme celles de « L’avare » « le Dentiste atomique » et de nombreuses autres. En 1945, il rejoint Djemaiete El Ouléma comme responsable au niveau de la wilaya de Mostaganem, et assurera la distribution du journal « El Basair », En 1948 il rejoindra l’UDMA de Ferhat Abbes et deviendra responsable, l’on pouvait compter à cette époque, Dr Bentami Djilali, Benguettat Adda, Benderdouche Abdelkader, Bensadoun Ahmed, Benderdouche Djelloul, Djelouate Abdelhamid dit Said, Bensmain Abdelkader, khelifa Ali dit Filali, Benameur Harag, Benslimane Mohamed, Khelifa Abdelouaheb, Ghoumri Benhamdada Sadek, Benanteur Kaddour , Belkebir Mazouz, Si Abdelkader El Achaachi. Ils avaient la responsabilité de faire la propagande en distribuant les journaux « Egalité » qui sera interdit et par la suite, « La République Algérienne ». Il se consacra à la sensibilisation des citoyens en allant dans les douars et les contrées les plus éloignées en organisant des réunions, entre autres dans la Madrasa de Cheikh Mesbah avec l’aide d’autres militants. Il était toujours accompagné à ces réunions par la petite « Belayachi Khedoudja » sa nièce parce qu’elle maitrisait à la perfection la langue arabe. En 1954 Berrais Abderrahmane, avec le groupe il rejoint le FLN, le bureau de liaison était son magasin de cordonnerie, qui se trouvait dans l’ex rue de Sig en face de l’hôpital, assurant ainsi l’acheminement des armes et c’était Benbrahim Mohamed dit El Menkoub qui se chargeait de les remettre à qui de droit, quant aux médicaments, la livraison était assurée par Beryati Laarej et Stambouli M’hamed), les finances quant à elles étaient collectées par Ghoumri Benaouda, Benchhida Abdallah et Hassaine Mostepha). Pour ce qui était de la liaison avec L’ALN stationnée dans le maquis des Hachems, celles-ci était assurée par Amour Hamou dit El Hachmi un handicapé. Celui-ci malgré, les couvre-feux et la surveillance de l’administration française, Il organisait avec ses compagnons, des assemblées nocturnes parfois sous la présidence du défunt Boumenjel Ahmed, jusqu’au jour où ils furent contraint de changer de lieu, car ils se sentaient surveillés par le capitaine Salamero qui les avait pris en filature, les rencontres et les réunions seront organisées au niveau de Tijditt chez un certain Chehanbi dit Zelabi Said. En 1955 il sera sollicité par son collègue Benguettat Adda pour s’installer en Égypte, mais n’ira pas en fin de compte. En 1957 le Chahid averti par son neveu Abdelkader, sera contraint de quitter l’Algérie. Surveillé par la DST, il finira par être arrêté dans l’après-midi du 11 septembre 1957, à son domicile de Tijditt. Il sera interné au camp de concentration de Sidi Ali appelé « Camp de la mort » ou il subira les pires sévices et les pires tortures .Insulté et humilié Le Chahid Berrais Abderrahmane, fit une dernière tentative en frappant les soldats qui le tenaient en criant Allah Ou Akbar, c’est alors qu’il sera frappé à la tête par un coup de barre de fer qui lui sera fatal, du fait qu’il rendra l’âme le jour même.

Le Chahid Ghali Benzohra
Le Chahid Benzohra Ghali est né le 18 mai 1931 à Mostaganem fils de Djilali et Rezgui Kheira, il vécut dans un environnement familial des plus modestes, à Tigditt. Il était l’ainé de la famille, et avait 2 frères, dont l’un s’appelait Kouider et l’autre Noureddine, il habitait à Village Enmel Tigditt « ex Cité Tores ». L’on rapporte aussi que c’était un grand sportif , car dans sa prime jeunesse il jouait au football dans une équipe de quartier, puis avec ses talents de joueur il rejoindra l’équipe de l’ESM, il a aussi travaillé comme docker occasionnel au port de Mostaganem. Il s’engagera, dans une cellule de FIDA en 1956 et sera chargé de missions pour des attentats contre des objectifs civils et militaires, mais il sera vite repéré par les services de la DST française. Au mois de ramadhan d’avril 1957 Ghali Benzohra sera désigné pour une mission à Mostaganem, mais ne savait pas qu’il avait rendez-vous avec sa destinée et que cette mission serait la dernière pour lui. Profitant de sa venue, pour voir sa famille, il sera repéré par un traitre qui habitait le même quartier et qui avait signalé sa présence aux autorités coloniales. Sitôt les informations reçues le domicile sera encerclé par l’armée et la police française, sachant qu’il était découvert, il décida d’engager le combat avec les forces militaires françaises. Selon les quelques témoins encore en vie Ghali Benzohra mena un combat très acharné, avant de succomber. Ghali Benzohra tombera au champ d’honneur, avec sa mère, son frère Kouider et son oncle maternel ce 18 avril 1957.

Le Chahid Benyahia Belkacem
Benyahia Belkacem, est né le 11 janvier 1924 à Mostaganem, et a été élevé au sein d’une famille nationaliste du plus petit au plus grand. Son père Abdelkader, tout comme ses oncles Benaouda et El Habib ainsi que sa mère, ses oncles et ses tantes étaient convaincus, quant à l’aboutissement du rêve Algérien et de celui de la liberté. Son Père Abdelkader était coiffeur, tout comme le sera plus tard son Fils Belkacem l’ainé de la Famille, en plus de la coiffure et de l’orfèvrerie, il circoncisait les enfants. Déjà Adolescent il avait le sens du devoir envers les autres et celui de sa patrie, il aimait lire, et avait constitué une bibliothèque ou l’on pouvait trouver des livres de médecine, d’histoire et d’arabe, il étudiait aussi le Fikh. Il aimait la musique classique, tels que l’andalou et même étrangère mais qui se rapportait aux grandes œuvres entre autres. Après des études primaires, il obtint un certificat d’étude primaire et poursuivra des études secondaires pendant deux ans au lycée René Basset, baptisé au nom de Zerrouki Cheikh Ibn Eddine, qui était l’un de ses plus fidèles compagnons de lutte. En plus des études à l’école française, il fera des études en langue arabe chez Cheikh Bouzouina qui le prendra en grande estime du fait de son ouverture d’esprit nationaliste et de ses connaissances. D’une conviction profonde Benyahia Belkacem était très courtisé par ses camarades qui aimaient être en sa compagnie, un jour un de ses camarade lui demanda, pourquoi tout cet intérêts pour la langue arabe, il lui répondra le plus simplement possible : (L’avenir sera pour la langue arabe en Algérie). Il était très intelligent, selon son défunt frère Hadj Benyahia Hamia, « mon frère Belkacem est quelqu’un qui s’est formé lui-même et était très à cheval sur les principes du fait qu’il revendiquera son arabité, et était contre toute forme d’exploitation ou d’asservissement des peuples et on avait de longues discussions, avec lui, avec notre père ou nos cousins sur toutes les questions qui avaient pour intérêt le peuple et le pays. Cet intérêt pour le pays il l’acquit très jeune et c’est à partir de cette conviction qu’il adhérera au mouvement des scouts algériens (Groupe El-Fellah de Tigditt) , ce qui le motivera encore plus dans cette voie qu’il avait choisi. Le scoutisme, lui ouvrira les portes du nationalisme, et nombreux sont les hommes qui sont passés par le groupe El Fallah. L’indépendance, l’idéal, la liberté, le scoutisme, ont nourri en lui l’amour de la patrie, mais son père et l’environnement familiale, qui a compté de nombreux militants convaincus et révolutionnaires, a été pour le Chahid décisif. Dans ce contexte il y a lieu de rappeler que dans cette famille, aucun Benyahia n’a fait le service militaire Français, durant la colonisation. Sa mère Ould Benzaza Khedidja l’a toujours soutenu dans ses décisions surtout en ce qui concernait comme elle se plaisait à le répéter, »El Watan ». Cette mère qui chérissait ce fils plus que tout au monde, lui avait demandé un jour de lui faire le serment, Que lorsqu’elle mourra, de couvrir son cercueil du drapeau algérien et de l’inhumer au chant des scouts musulmans et de l’hymne national, malheureusement il ne sera pas là pour exaucer son vœu du fait qu’il tombera au champ d’honneur avant elle, ce sera son autre fils Hadj Benyahia Hamia qui l’exaucera à sa place des années plus tard, pour le rejoindre. D’une intelligence hors du commun IL adhérera en 1942 au PPA (Parti du Peuple Algérien) alors qu’il n’avait que 18 ans et en 1947 il devient membre actif de l’OS (Organisation secrète). Puis au MTLD.il partira en France en1954 pour travailler, mais après une année et demi d’absence et devant l’insistance de ses parents il rentrera au pays. Il reprendra ses activités et c’est là, que son mentor Hadj Mohamed Bezahaf, lui présentera Hadj Mohamed Benalla qui était chef adjoint de la wilaya v, il le désignera comme responsable de la région de Mostaganem. Il avait été choisi, par Larbi Ben-Mhidi par rapport à ses capacités intellectuelles et politiques dont l’efficacité était sans appel. Efficace, organisateur très consciencieux, il sera incontournable comme chef des opérations et des actions, prudent il ne sera connu que de quelques responsables ou proches, il créera l’un des réseaux de renseignements des plus importants, il déroutera l’autorité coloniale par ses actions, qui le recherchera des années sans pouvoir le localiser , il n’avait confiance qu’en Houcine Hamadou, militant dans l’organisation, et qui sera assassiné plus tard par l’armée Française à Oran (petit lac) en 1956, et en son mentor militant de première heure Benzahaf Hadj Mohamed, il travaillera dans le secret, limitant les contacts à deux ou trois intermédiaires, on rapporte qu’il était insaisissable, il utilisait deux pseudonymes, (Jacques et Mustapha) . Le Chahid se chargeait personnellement des missions importantes dans un souci de préserver sa couverture et ses compagnons. Il n’a toujours compté que sur lui-même il disait : que s’il était pris il préférait qu’il soit seul moins de gens connaissent mon identité et mieux c’est. L’homme ne manquait pas d’audace, il narguait les services de sécurité à tout instant alors qu’il se trouvait à leur portée. Il était responsable de la région qui s’étendait jusqu’à la localité de Zemmoura, de Mascara et de Relizane il sera appelé à travailler avec le colonel Othmane Haddou, le Chahid Hamza, Adda Benaouda dit Si Zaghloul, ils se rencontraient dans la ferme de son oncle située au Douar Ouled Nhar commune d’Ain Rahma. En 1957 ils seront trahis et échapperont de justesse à l’armée coloniale qui incendia la ferme, détruisant les cultures, saccageant et tuant les quelques bêtes qu’il y avait, cette zone sera décrétée interdite. En 1955 le chahid sera arrêté à Oran dans le domicile du Chahid Houcine Hamadou alors qu’il était en visite chez son ami et compagnon, il sera , torturé, il subira les pires atrocités par ses geôliers, on lui fractura un bras mais ne réussiront pas à le faire parler ou plier, cela ne fera que lui donner encore plus de conviction pour la continuité du combat c’est ce qu’il s’était juré deux mois plus tard en 1956, il redoublera d’ardeur dans son combat, ce qui fera qu’il sera recherché par tous les services de sécurité à travers le territoire national et même en métropole , une prime sera offerte pour sa capture, car l’on traquait un homme qui n’existait pas et sans visage. Trahit Il rejoindra le maquis après son départ, le domicile sera encerclé par les services de sécurité, le quartier de Tigditt sera bouclé, pendant plus d’un mois, toute personne qui rendit visite à sa famille était suspecte et interrogée et pendant des années son domicile restera sous surveillance Ses compagnons de route les plus connus, étaient Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika et Cheikh Zerrouki Ibn Eddine, proches de lui à tout moment. C’est dans un accrochage avec les forces coloniales qu’il perdra son bras, à la suite de cela il sera envoyé en Yougoslavie pour être soigné, il sera accompagné par le docteur Bensmaine Mohamed. Il rentrera diminuer d’un bras, son handicap ne l’empêchera pas de continuer, animé par le courage, il refusera de se rendre au Maroc ou en Tunisie, il dira à ses compagnons : je ne suis pas venu pour rester derrière un bureau, mais pour combattre aux côtés de mes frères ou mourir en martyr. Il sera promu au grade de commandant et chef d’état-major adjoint. En 1959, lors d’un combat à El-Harricha à la frontière Marocaine, contre une armada Française qui emploiera tous les moyens avions de chasse compris et aux côtés de ses compagnons, qu’il tombera au champ d’honneur les armes à la main, Il sera d’une bravoure exemplaire c’est ce qu’il lui vaudra le grade de colonel à titre posthume. Ce héros qui a porté les pseudonymes de Jacques et de Mustapha aura fait honneur à son nom, à sa famille et n’a jamais failli à son devoir, il mérite que l’on s’incline devant l’homme qu’il était.
Par feu Benyahia Abdelkader

Chahid Abdellaoui Abed
Abdellaoui Abed qui est tombé au champ d’honneur à l’âge de 26 ans. Le martyr Abdallaoui Abed, né le 16 novembre 1931 à 30 mètres de la grand place central de Tigditt (Souika El Fougania) à Mostaganem .Après l’école primaire, il faisait des petits boulots et de façon intermittente, par contre il s’engagea très jeune au sein du PPA / MTLD et les SMA. L’été 1954, il s’engagea dans le FLN aux côtés des frères Benyahia Belkacem, Benayed Bendhiba et autres martyrs de la révolution. Il sera d’ailleurs chargé de mettre progressivement sur pied les premières cellules du FLN qui allaient plus tard s’engager dans le FIDA à Mostaganem et l’ALN durant les premiers mois de l’année 1956.Au soir du 14 octobre 1956, vers 19 heures , après avoir dirigé l’attentat contre un bar situé en plein centre-ville, il rejoignit le Maquis et sera affecté dans la région d’Ammi Moussa et Zemmoura et ce jusqu’en avril 1957. Ensuite, il sera encore une fois affecté à Z’maacha , une région qui englobait le triangle Sig, Mohammadia et Bouhanifia, où il mena en sa qualité de commissaire politique avec le grade d’aspirant régional. Le 4 juillet 1957 vers 11h30, Abed tomba au champ d’honneur son corps et celui de quelques-uns de ses collaborateurs furent déchiquetés par une roquette de l’armée française qui pulvérisa leur poste de commandement à Z’maacha dans la zone montagneuse et forestière de Stambouli à 18 km au sud de la ville de Sig.

Le chahid Benabdelmalek Ramdane
Le premier martyr de la guerre de libération nationale, le Premier Novembre 1954, en l’occurrence Benabdelmalek Ramdane, à une centaine de kilomètres à l’Ouest de Mostaganem, né le 20 mars 1928 à Constantine, a suivi l’école primaire dans cette ville jusqu’en classe de fin d’études. Très jeune, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) et devient un militant actif. A ce titre, il devient membre de l’organisation secrète (OS) branche armée du PPA. En 1949, le militant Benabdelmalek se rend en France où il a toujours activé dans les rangs du courant nationaliste. En 1951, il était de retour en Algérie et pour poursuivre ses activités nationalistes, il fut arrêté par la police coloniale et emprisonné. Toutefois, il parvient par la suite à s’évader. Ainsi, il fut contraint de vivre dans la clandestinité tout en poursuivant l’action nationaliste. Un juin 54, il participe à clos (El Medania) à Alger à la réunion des vingt-deux (22). Ces derniers sont: Badji Mokhtar, Belouizdad Othmane, Benabdelmalek Ramdane, Zighoud Youcef, Souidani Boudjemaâ, Merzoughi Mohamed, Benaouda Ben Mostafa, Benboulaïd Mostefa, Benmhidi Mohamed Larbi, Bentobal Lakhdar, Bitat Rabah, Ahmed Bouchaïb, Bouadjadj Zoubir, Bouali Slimane, Mohamed Boudiaf, Boussouf Abdelhamid, Didouche Mourad, Habachi Abdelem, Lamoudi Abdelkader, Mechati Mohamed, Mellah Slimane et Liès Derriche. Ce dernier, était le propriétaire de la ville où s’est tenue la réunion sus évoquée à Clos Salembier (El Madania) à Alger, après la réunion des six, Ramdane Benabdelmalek a été désigné adjoint de Larbi Benmhidi, responsable de l’insurrection en Oranaie, pour préparer le déclenchement de la guerre de libération nationale le premier Novembre 1954 dans le Dahra mostaganémois. Cette région englobait Cassaigne (Sidi Ali), Bosquet (Hadjadj), Ouillis (Benabdelmalek Ramdane), Picard (Khadra) et Achaâcha. Plus de trois cents militants étaient structurés dans la PPA-MTLD, et faisant montre d’un réel engagement alors secondé de Bordj Amar, Mohamed Belhamiti dit Bendehiba, de Gouad Sbaâ Miloud, Benabdelmalek Ramdane a convenablement préparé les militants pour l’insurrection. Et dans la nuit du 31 octobre au premier novembre 1954, a été déclenché dans le dahra mostaganémois, la guerre de libération nationale à l’instar des autres régions du pays. Quelques sept actions ont été exécutées à Cassaigne, Ouilles et Bosquet par les moudjahidines de la première heure. Ces actions ont été caractérisées par la mort d’un colon au moyen d’une balle tirée par un fusil Mauser, sections de poteaux électriques et téléphoniques, incendie de fermes de transformateurs électriques. Le quatre novembre est tombé au champ d’honneur Benabdelmalek Ramdan, et les jours suivants tous les autres moudjahidines furent arrêtés et emprisonnés, mais par la suite, le FLN et l’ALN renforcèrent leurs rangs.

Le chahid Bordji Amar
Il y a de cela plus de 61 ans ; Bordji Amar tombait au champ d’honneur, sous les balles des autorités coloniales françaises, les armes à la main en compagnie de son neveu âgé de 26 ans, en ce 22 décembre 1954 ? 52 jours après le déclenchement de la lutte de libération nationale. La mort de ce lion du Dahra, avait marqué toute la région du Dahra, du fait qu’il était connu pour son héroïsme et son amour pour la patrie. Le 21 décembre 1954 une grande battue sera organisée par des contingents entiers de police et de gendarmes, pour mettre fin aux activités et aux opérations contre les forces de l’ordre françaises, l’homme était considéré comme dangereux et le cerveau de la région, chef du commando de la localité de Benabdelmalek Ramdane (ex Ouilis), ce combattant selon des témoins, se trouvait en compagnie de son neveu Bordji kaddour lorsqu’il fut encerclé, à terre blanche, dans une région montagneuse et escarpée difficile d’accès, à Douar Chouachi et selon toujours des témoins encore vivants, Bordji Amar lors de l’accrochage avec les forces armées coloniales s’illustrera par le combat faisant preuve de courage et bravoure en leur tenant du toute une journée et une nuit presque entière et ce jusqu’au lendemain, ce ne sera qu’à quatre heures matin qu’il tombera lui et son neveu sous les balles de l’ennemi. Sa mort sera accueillie comme un soulagement pour les autorités coloniales, qui avaient envoyé toutes ses forces sur ses traces. Sa traque partait du principe que ce serait son neveu qui les mènera à lui mais ce dernier trompera la vigilance, en s’évadant du lieu de sa détention, après leur avoir promis de les renseigner sur la cache de son oncle. Bordji Amar s’était fait une grande réputation au niveau de la région et sa mort prématurée comme celle de son compagnon Benabdelmalek Ramdane le 4 novembre 1954,fera la une le 23 décembre 1954 au matin dans l’écho d’Oran en gros caractères qui écrira le chef de file des terroristes du Dahra Amar Bordji et son neveu ont été abattus les armes à la main et en sous-titre :ils venaient de faire feu sur les forces de l’ordre qui les traquaient.

Senouci Adda dit ‘’Sadek’’, un martyr oublié
Mostaganem qui fut le berceau de la révolution algérienne dès la première heure du combat pour l’indépendance du pays n’a pas encore livrée tous ses secrets sur le nombre de ses valeureux martyrs morts pour la patrie, mais qui furent totalement oubliés dont Feu Senouci Adda dit « Sadek » est l’un d’eux. M.Senouci Adda dit « Sadek » naquit présumé en 1917 à Rahouia (wilaya de Tiaret). Issu d’une famille de fellahs et vu la précarité de la vie à cette époque. Son père est venu s’installer à Mostaganem et à l’âge de 21 ans, Senouci Adda dit »Sadek » s’engagea dans l’armée française en qualité de contractuel du 14 Août 1935 jusqu’au 13 Août 1939 où il participa malgré lui à la 2ième guerre mondiale Puis il participa encore une fois à la guerre d’Indochine. Durant toute cette période de vie militaire, Senouci Adda acquit une solide expérience sur le maniement des armes et par la force des choses, il devint un des soldats des plus aguerris. Ayant acquis ce capital d’expérience il décida de déserter les rangs de l’armée française pour rejoindre le maquis et contribuer à la lutte armée pour la libération du pays. Ayant tissé de bonnes relations avec ses compatriotes durant sa carrière militaire à la caserne du contingent des 2ièmes Tirailleurs (actuellement ITA de Mostaganem) et dont il préservait toujours le contact. Le martyr Senouci Adda dit »Sadek » était un Fidai. Ayant rejoint le maquis au Douar El Hachem et plus précisément à Sidi Lahcen, il procédait à l’aide de ses contacts à la caserne des 2ièmes Tirailleurs et avec leur complicité à la récupération d’armes pour alimenter ses frères combattants au maquis pour œuvrer à la continuité de la lutte de libération nationale. Ce dernier n’activait pas seul mais avec la collaboration de son ami de confiance en l’occurrence Feu Benbernou Touati qui l’aidait à cacher les armes au sein même du bain maure de ses parents qui porte le même nom et qui est situé au vieux quartier « Tobana ». Suite à ses activités militantes et le trafic d’armes, il fut dénoncé et emmené par la police française qui l’incarcéra pour la première fois. A sa sortie de prison et malgré les exactions coloniales, et du fait qu’il avait la haine tenace envers l’occupant, il poursuivra ses activités de militant en collaboration avec plusieurs autres amis de combat à l’exemple d’ Ould Moussa Bouziane(coiffeur), El Ghaouti M’hamed (facteur), Mortet Touati, Benyoucef (épicier) ainsi que Bendehiba dit « La fleur ». Le fidai Senouci Adda cachait son pistolet et ses grenades au sein même du magasin de Bendehiba dit « La fleur » situé au quartier « Derb. Incarcéré une deuxième fois par les services de police de Mostaganem, le fidai Senouci Adda commis plusieurs attentats en collaboration avec ses compagnons contre sept (07) fermes dont une dans la commune de Tounin (actuellement Kheir Eddine) causant beaucoup de dégâts. Les descentes de police étaient fréquentes au domicile de M.Senouci Adda où cette dernière malmenait sa famille. Il y a lieu de signaler à cet effet, que Senouci Adda avait un refuge à Sidi Fellag chez sa belle-mère Mme Benzouaoui Badra qui n’est autre que la tante de la mère de Benderdouche Djelloul, Djillali et feu Abdallah et Abdelkade. Dans le même contexte, ce dernier en compagnie de deux fidaiyine ont décidé de commettre un attentat contre le commissariat central de Beymouth (actuellement la 3ième sureté urbaine). Cet attentat contre le commissariat central fut commis le 24 Janvier 1958 à 19h30 où Senouci Adda et ses collègues ont lancé deux grenades contre le dit commissariat. Après cet attentat, les trois fedaiyine prirent la fuite en direction du quartier de Beymouth. Poursuivis par la police, ils furent rattrapés. L’un d’entre eux fut tué tout près du stade Benslimane , quant au deuxième fidai, il fut assassiné alors qu’il empruntait la rue Daru à Beymouth. Quant au sort de M. Senouci Adda dit « Sadek » alors qu’il essayait d’échapper à la police en frappant à la porte de si Mohamed el Marrouki , malheureusement , un européen qui a tout vu de son balcon tira sur Senouci qui riposta. Arrivant sur les lieux, la police l’évacua vers l’hôpital. Le lendemain, l’armée française emmena les trois fidas morts et les jeta au douar El Hachem- Sidi Lahcen à savoir Mrs Senouci Adda dit Sadek, Kromba Belmehel et Benyettou Abdelkader morts le 24 Janvier 1958 à 19h30mn. Par Benyahia El Houcine



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