Chouf et foot

Comme chaque an, dar el mir va allouer des subventions aux associations qui courent derrière un ballon. Parce qu'il faut beaucoup d'argent pour courir derrière un cuir rempli d'air. Ces associations ont chacune son sigle, et chaque sigle son histoire et ses histoires. Les équipes de football reçoivent quelques centaines de millions.
Une tebriha royale, mais qui permet à peine de couvrir les frais de signature d'un joueur. Un seul. Et pas le meilleur. Pour pallier ce manque, la wilaya leur donnera aussi un petit pécule. Quelques malheureux millions pour taquiner le gazon naturel ou artificiel, et le tuf pour les autres.
Des sponsors et mécènes entreront sur scène. Et on comprend aisément pourquoi toutes ses batailles rangées pour prendre les rênes d'une équipe de foot. L'amour du club, c'est de la poudre aux yeux. Ce qui a, en plus, de génial dans tout cet imbroglio à la sauce dinars, c'est qu'avec tout ce fric dépensé, on n'arrive pas à aligner un onze icharraf. Malgré l'embellie apparente, ces derniers temps, et le classement Fifa de notre équipe nationale, et chaque fois qu'il faut préparer une échéance internationale, les nôtres sont mis à la touche, et ce sont ceux qui évoluent là-bas depuis leur enfance qui sont convoqués. On les appelle les pros. Pourtant, les locaux alignés font leurs preuves quand on leur fait confiance.
Une khalota sur laquelle il est préférable de ne pas s'étaler. Moi, les pros, je ne crois pas trop en leur patriotisme. Ceux qui acceptent de jouer avec notre équipe nationale de foot sont ceux qui n'ont aucune chance d'être alignés dans les équipes des pays étrangers qui les ont accueillis. J'espère me tromper. Résultat donc, on se retrouve avec des joueurs en équipe nationale pas très convaincus et pas très convaincants. Et des joueurs locaux à l'image du championnat national de magouille, de matchs vendus et d'entraîneurs entraînés dans la boue. D'ici à espérer voir notre pays en finale de Coupe du monde…