Algérie

Chômage : protesta en plein désert



Chômage : protesta en plein désert
Une dizaine de jeunes chômeurs observent un sit-in depuis plus d'un mois devant la plate-forme de forage TP 184 à Haoudh Benkahla, champ pétrolier situé à 45 kilomètres à l'ouest de la ville de Ouargla.
Installés sous une tente, dressée devant l'entrée principale de la base TP184, les protestataires, issus de milieux défavorisés, dénoncent le recrutement d'une centaine d'agents, effectué le mois dernier par l'Entreprise des travaux aux puits (ENTP), «sans passer par l'agence de la main-d''uvre, comme prévu par la réglementation en vigueur», indique Benkrim Amor, man'uvre, marié et père de 3 enfants. Allongé à même le sol, son compagnon, Abdelkrim, s'insurge contre le système de recrutement pratiqué par les grandes entreprises pétrolières. «Le problème découle de cette pratique irrégulière qu'utilisent certaines entreprises pour embaucher sans avoir recours à l'ANEM.
En plus, les offres d'emploi sont transmises aux agences de main-d''uvre au compte-gouttes», dit-il, en insistant sur le caractère pacifique de leur mouvement. «Nous empêchons, certes, les engins de forage de sortir de la base pétrolière, mais nous n'interdisons pas les déplacements des employés», tient à préciser Abdelkrim, caché derrière ses lunettes de soleil. La base TP 184 est presque à l'arrêt depuis le 25 avril dernier, date à laquelle ce groupe de chômeurs a décidé de lancer son action de protestation, en plein désert. Ces chômeurs habitent dans leur grande majorité dans les quartiers dits «chauds» de Ouargla, à l'image de Rouissat, Mekhadma et Sid Otba. Ils veulent tout simplement travailler, même dans les conditions les plus rudes, comme de simples man'uvres.
Après plusieurs années de contestation, émaillées d'incidents, de nombreux chômeurs de Ouargla se disent convaincus que la seule manière d'arracher leur droit à l'emploi est d'entreprendre des actions de protestation pacifiques. «Il y a moins d'un mois, de jeunes chômeurs d'Illizi et Meskana (Tébessa) ont pu décrocher des postes d'emploi dans des sociétés pétrolières suite à des rassemblements pacifiques. Nous comptons faire de même», révèle Benkrim Amor, qui n'envisage pas de «lever le camp» de sitôt, tant qu'il n'aura pas eu gain de cause.
Pour lui, le wali de Ouargla devrait mettre rapidement de l'ordre dans le secteur de l'emploi en réactivant, comme il l'a promis il y a quelques mois déjà, les commissions de contrôle au niveau des entreprises pétrolières. «Nous avons des preuves irréfutables que les opérations de recrutement se font dans l'illégalité, toutes les instances concernées ont été informées de ces dépassements», affirment nos interlocuteurs. Et d'ajouter : «Tant que la e''tchipa'' et les passe-droits seront de mise, nous continuerons à protester' même en plein désert.»




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