Algérie

Chomâge à Skikda


Les maux et les mots des jeunes Trois jeunes filles se sont courageusement relayées pour dire, en direct, au directeur de l?emploi de jeunes de la wilaya de Skikda ce que beaucoup de jeunes pensent de l?affectation des postes. Ce fut lors d?une journée d?étude organisée par la direction pour vulgariser le dispositif du microcrédit. Une manifestation à laquelle, et curieusement, seule une cinquantaine de jeunes a assisté. La première jeune fille à ouvrir le bal du « face-à-face » n?est pas allée de main morte pour dire au directeur : « J?ai essayé de vous rencontrer à plusieurs reprises sans jamais parvenir à accéder à votre bureau. Même les jours consacrés aux audiences du public, on nous informait que vous étiez absent ! Vous m?avez même une fois fermé la porte au nez. Aujourd?hui ?j?en profite?, car il n? y a plus d?intermédiaires entre nous. Et si d?autres disposent ?d?épaules larges? moi je n?ai que ce microphone qui va me permettre enfin de vous parler. » Très à l?aise dans son intervention, la jeunes fille a laissé comprendre qu?elle était à la recherche d?un poste d?emploi de jeunes depuis des années : « Je suis licenciée en communication, vous auriez pu Monsieur le directeur m?allouer un petit poste pour accueillir et renseigner les jeunes cadres qui se font refouler de votre administration. » Encouragée, une deuxième jeune fille prendra le relais en lançant au départ : « Je viens de Zardezas, une région où nos parents sont pauvres. Moi aussi Monsieur le directeur, je dispose d?un diplôme universitaire et j?ai passé trois années à attendre un poste au moment où d?autres arrivent à décrocher plusieurs contrats successifs. Moi aussi, j?ai passé trois années à chercher à vous parler et vous expliquer ma situation. » Dans cette atmosphère subitement chauffée par des applaudissements très nourris et où la gêne du directeur de l?emploi était évidente, une troisième jeune fille, venue de Ben Azzouz, ira encore plus loin en avançant : « Monsieur le directeur, - dira-t-elle très respectueusement- j?ai passé des années à faire le va-et-vient entre ma commune et Skikda pour bénéficier d?un poste d?emploi. Je suis diplômée mais le besoin nous pousse malheureusement à nous rabaisser à quémander un poste d?emploi de jeunes. Aujourd?hui et en plus du fait que je demeure chômeuse, j?ai gaspillé l?argent de mes parents en venant à plusieurs reprises à Skikda durant plus d?une année, en vain. » Le directeur, en saluant le courage des jeunes filles, promettra que la direction opérera de grands changements pour faciliter l?accueil des jeunes et mettre à jour une nouvelle procédure de classement afin d?éviter de léser les jeunes. Par la même occasion, il dira à la première jeune fille : « Puisque vous êtes licenciée en communication, nous allons vous recruter au niveau de la direction », alors que quelques minutes seulement avant, le directeur faisait part de l?indisponibilité des postes. A rappeler que cette journée a vu une très faible présence des jeunes, et n?était l?apport de l?UNFA qui a mobilisé plus de 60 jeunes filles venues dans leur majorité de Ben Azzouz et de Zardezas, la salle aurait été carrément vide. Une bonne préparation aurait permis à des centaines de jeunes d?y prendre part, à moins qu?on chercherait à éviter de rencontrer en face ces jeunes chômeurs.
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