Choix tactiques inattendus

Autant le dire tout de suite : la sélection algérienne, favorite légitime pour sa succession dans cette CAN 2021, a raté son entrée dans la compétition. La frustration est à la hauteur des innombrables occasions ratées, notamment en seconde période, et des larges attentes des Algériens. Mais inutile de se voiler la face, les Verts sont passés également à côté d'une correction historique ; l'équipe de la Sierra Leone a certes passé son temps à se défendre avec ses moyens, mais elle a aussi porté le danger dans le camp algérien. Les Sierra léonais ont eu des occasions nettes de prendre l'avantage en première mi-temps, avant d'accuser le coup en seconde période devant le retour en force des Algériens.À l'arrivée donc, si les coéquipiers de Belaïli n'ont pas gagné, hier, comme les bookmakers l'auraient largement prédit, ils n'ont pas perdu non plus. Une défaite aurait sans doute compliqué la tâche des Verts. Cependant, ce faux pas inattendu, à l'allure d'exploit pour la formation de la Sierra Leone ? en témoigne la réaction de ses joueurs en pleurs (de joie) en fin de match ? trouve son explication dans des choix tactiques tout aussi inattendus du coach Belmadi. La titularisation du trio Feghouli-Brahimi-Belkebla au milieu de terrain en a surpris plus d'un. Le premier a raté tout le stage d'avant-tournoi en raison d'une blessure avant de réintégrer le groupe 48 heures avant le jour J. Ce choix est surprenant d'autant plus que Boulaya, qui l'a remplacé en seconde période, avait montré de bonnes dispositions lors du match contre le Ghana. Belkebla a été trop timide dans la construction, au moment où les Verts avaient la main dans ce match en raison des options tactiques des Sierra léonais.
Pour Brahimi, inutile de rappeler que cet élément, trop soliste dans le jeu, ne correspond plus à la qualité de jeu de l'EN basée sur la célérité dans les transitions. Les changements opérés en seconde période ont d'ailleurs amélioré le jeu collectif des Verts et provoqué des occasions nettes de scorer. Cela nous amène du coup à la seconde raison de ce faux pas, le manque d'efficacité offensif. Bien que Belmadi ait rectifié le tir à l'heure de jeu (il aurait pu le faire avant), le manque de réussite n'a pas arrangé les choses. Des occasions comme celles qui se sont présentées hier à Brahimi, Benrahma , Mahrez et autre Bounedjah et Bendebka auraient dû être transformées en buts !
Mais il y a des jours comme ça, où rien ne va, des moments où la chance et la réussite tournent le dos. Pas le temps de se lamenter sur son sort, il faut plutôt tourner la page et tirer les enseignements nécessaires de cet échec. C'est peut-être aussi un mal pour un bien, une occasion de se remettre en cause dans la perspective d'un tournoi qui s'annonce difficile pour toutes les équipes. À commencer par le tenant du titre...

SAMIR LAMARI